Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
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Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
La collapsologie, vous connaissez ? C’est une thématique encore confidentielle à l’heure actuelle mais nul doute qu’elle va se propager vu ce qu’elle projette pour l’humanité…
Photo provenant d’un groupe Facebook de survivalistes
Vraiment ? Oui, c’est de ça dont il s’agit. Ou plutôt la fin de notre monde, de notre civilisation. Il est évident que la planète, notre Terre mère, cette chère Gaïa, a encore de longs millénaires devant elle.
Par contre, après avoir découvert la collapsologie et creusé le sujet, j’ai de gros doutes concernant l’avenir du genre humain.
Je vous le dis tout de suite, j’ai pris plusieurs mois avant d’écrire cet article, tant la prise de conscience qui a suivi mes recherches a été violente. Je n’avais jamais ressenti une telle inquiétude, de celle qui se niche dans les entrailles jusqu’à en devenir obsédante.
Pensant être blindée en matière d’urgence environnementale et écologique, je ne m’attendais pas à ressentir ça.
A coups d’interviews radio et vidéo, j’ai été touchée dans ma chair par les collapsologues qui, pour la première fois, énoncent des données scientifiques avec leur cœur et pas seulement avec leur tête. Car la collapsologie n’est pas une science neutre et détachée, les collapsologues étant directement concernés par ce qu’ils étudient.
Depuis, j’ai accusé le coup et je pense pouvoir m’exprimer aujourd’hui avec recul, discernement et surtout, avec espoir.
Je sais que mon témoignage ne fera pas sens pour les personnes étrangères à la collapsologie. Moi-même, je trouvais exagérées les réactions des lecteurs de Comment tout peut s’effondrer. C’est d’ailleurs ce qui rend la catastrophe inévitable, notre cerveau n’est pas prévu pour accepter l’idée même d’un effondrement global. Le philosophe allemand Günther Anders définit ça comme étant le phénomène supraliminaire. Alors, si vous trouvez que j’exagère, que je m’inquiète pour rien, s’il vous plait gardez en tête cette donnée avant d’ouvrir un débat sur la légitimité de mon tourment.
Photo prise dans l’Oregon par David Simon (2017)
La collapsologie c’est la science trans-disciplinaire qui étudie l’effondrement de notre société thermo-industrielle.
Pour faire simple, c’est la mise en commun de toutes les études scientifiques dont nous disposons afin d’en croiser les informations et donc les thématiques : finance, économie, environnement, démographie, énergie, biodiversité… Ceci afin de faire le bilan de l’état de notre société et la trajectoire dans laquelle s’est engouffrée l’humanité.
La conclusion des collapsologues est sans appel : notre société va s’effondrer et bien plus rapidement que nous pourrions l’imaginer. Pablo Servigne, le collapsologue français le plus médiatisé, annonce un effondrement pour 2020, au plus tard 2030. Ces dates m’ont fait l’effet d’un électrochoc !
Vous êtes perplexe ? En effet, difficile d’imaginer une telle situation dans notre société si bien organisée…
Certes organisée, mais autour d’une denrée : le pétrole, et d’un modèle : la croissance exponentielle.
Pablo Servigne l’explique parfaitement dans son livre, de nombreux paramètres de notre société ont pris une allure exponentielle : population, PIB, consommation d’eau et d’énergie, utilisation de fertilisants, production de moteurs ou de téléphones, tourisme, gaz à effet de serre…
Pour comprendre le problème de la croissance exponentielle, jetez un œil à l’équation du nénuphar d’Albert Jacquard.
Or, les ressources de la planète sont limitées, soit parce qu’elles ne sont pas renouvelables, soit parce que nous les utilisons plus vite qu’elles ne se renouvellent.
A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas vivre sans énergie (sans pétrole). Nous en avons besoin pour nous déplacer, pour nous chauffer, pour échanger des biens et des services, pour construire et maintenir les infrastructures, pour nous vêtir, pour cultiver et donc pour manger…
La solution, nous pensons l’avoir : les énergies vertes, les biocarburants ! Oui… mais non ! Car ils ne sont pas assez productifs et ils priveraient de nombreux pays de leur alimentation. L’électrique est problématique également : les réseaux, batteries et pièces de rechange sont fabriqués à partir de matériaux rares qui s’épuisent eux aussi.
Ajoutez à ça que le pétrole, au début de son exploitation, avait un excellent rendement quand on compare l’énergie utilisée pour le puiser et l’énergie produite (on appelle ça le taux de retour énergétique ou TRE). Par exemple au début du 20ème siècle, avec 1 baril utilisé on en découvrait 100. Aujourd’hui, c’est 1 pour 11 car il faut toujours creuser plus loin. Le TRE de l’éthanol ou du gaz naturel est d’1 pour 10 donc insuffisant pour répondre à la demande mondiale.
Je ne vais pas vous exposer toute la démonstration du livre de Pablo Servigne. Pour résumer, intégrons que notre accès débridé à l’énergie touche à sa fin. Il n’y a pas de solution pour continuer à produire de l’énergie de façon exponentielle.
Au fil de ma lecture, j’ai réalisé que tout est lié et interconnecté : la finance et l’énergie, l’énergie et l’économie, l’énergie et l’alimentation, l’agriculture et les cycles naturels… Et surtout, nous sommes coincés dans les choix technologiques de nos ancêtres car nous ne savons plus fonctionner autrement. Pire, nos innovations technologiques ne font que tenter de résoudre les problèmes des innovations précédentes !
Je vous passe les chapitres sur le déclin de la biodiversité, l’acidification des océans, la pollution chimique, les risques de conflits et guerres civiles…
La donnée essentielle à retenir au vu des analyses et projections des différents modèles : il est déjà trop tard pour éviter le mur. Et il arrive bien plus vite que ce nous imaginons. C’est là que l’angoisse monte et serre la gorge…
Photo extraite du film La Route
Après la découverte de ces paramètres accablants, j’ai suivi l’actualité assidûment. Les gros titres de début 2019 n’ont fait que confirmer les alarmes sonnées par les collapsologues, dans tous les domaines :
Le chaos au Venezuela : à cause d’une panne de courant, les réserves d’eau et de nourriture sont épuisées
Un non-accès à l’eau potable pour Mayotte
France Inter souligne d’ailleurs que 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable
La sécheresse en Australie force le pays à importer du blé
Un record de température au Pôle Nord au mois de mai
Le Monde qui titre : La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050
Courrier International qui nous signale qu’il est temps de paniquer pour le changement climatique
L’ex N°2 de Wall Street qui annonce la date de 2020 pour un effondrement financier
Et Christine Lagarde, directrice du FMI, enfonce le clou !
Tout se tient… Et la peur me gagne. J’ai sous les yeux la matérialisation d’un monde dont les secteurs interconnectés se délitent, dans une indifférence presque totale. Car oui nous fustigeons Monsanto, nous déplorons l’utilisation du plastique, nous blâmons les nuisances de la fast fashion. Mais construisons-nous pour autant un nouveau modèle ?
A partir de là, ça a tourné à fond dans ma tête, pour chercher des solutions et des alternatives.
Ma première préoccupation : l’eau. On ne peut survivre que deux ou trois jours sans boire. Les châteaux d’eau sont-ils dépendants du pétrole, de l’électricité ? Si oui, l’eau de pluie ou des rivières peut-elle être bue ?
Et que manger, le jour où les supermarchés ne sont plus approvisionnés ? Comment se chauffer durant l’hiver qui s’étend près de 7 mois dans ma région ?
J’ai beau vivre à la campagne, je me suis rendue à l’évidence : je suis incapable de m’auto-suffire.
De cette constatation, a germé une nécessité de tendre vers l’autonomie. C’est ainsi que je me suis jetée à corps et à coeur perdus dans les forums de survivalisme… Erreur fatale !
Au lieu d’y trouver des modèles de résilience pragmatiques et solidaires, je me suis prise en pleine face le parangon de l’individualisme et de l’hostilité. Un troupeau de bourrins sanguinaires, se préparant à la survie en forêt et au combat armé pour défendre leur bout de gras, m’a mise en garde : « les anges comme toi qui ne voudront pas se battre partiront les premiers »…
J’avais en tête l’entraide comme clé de voûte en situation de coups de durs, j’ai constaté qu’il ne s’agit pas d’une vision unanime. Si des personnes saines et en sécurité se battent pour des pots de Nutella, qu’adviendra-t-il en cas d’effondrement ? Les scénarios à la Walking Dead seraient-ils prophétiques ?
Pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à redouter l’avenir…
Très vite, j’ai déclenché une passion morbide pour l’effondrement, animée par un besoin de comprendre, de savoir, de me préparer. Et chaque jour, le monde qui m’entourait m’apparaissait de plus en plus irrationnel et déconnecté de la réalité.
« Pourquoi tout le monde continue de faire comme si tout va bien ? »
Je me suis mise à avancer dans une nuit noire, celle de mon âme, qui ne trouvait plus aucun sens à cette grande mascarade que l’on se raconte. L’objectif zéro déchet, l’agriculture biologique, l’avènement de la trottinette, la consommation éthique… Des pansements sur une jambe de bois !
Article France Info : « J’y pense tous les jours » : entre « deuil » et « quête de joie », les collapsologues se préparent à « la fin d’un monde »
Entre impuissance et colère, révolte et abattement, j’ai cherché quel comportement adopter pour me préparer. Par quel bout commencer, quand on sait que tout va s’effondrer ?
Le sentiment le plus fort dans tout ça ? La peur. Avec la détresse juste derrière.
Bien que j’ai envié ceux qui ne savent pas (encore) ce qui nous attend, aujourd’hui je suis heureuse de savoir tout ça, d’être passée par-là et de commencer si tôt mon travail de deuil.
Car c’est ce dont il s’agit : faire le deuil de la société et de notre mode de vie, tels que nous les connaissons. Pablo Servigne décrit notre société comme étant patho-adolescente, coincée au stade de l’adolescence. Adolescent qui se pense immortel, invincible et qui ne veut pas croire à sa propre mort…
Accepter l’effondrement, c’est accepter de devenir adulte.
Quand je me suis vue avancer vers le gouffre de la déprime, j’ai eu peur de devenir comme cette dame anonyme qui témoigne dans la série Next. J’ai donc coupé toute source d’information en lien avec l’effondrement et suis allée chercher des bouffées d’espoir et de relativisme dans la pensée positive.
J’ai également pioché des explications à cette auto-destruction de l’humanité du côté de la spiritualité (non religieuse). Imaginer que l’humain a besoin de passer par là pour grandir et élever sa conscience apaise ma douleur et m’aide à accepter la situation.
J’ai donc fait le choix de mettre la tête dans le sable, ou du moins de continuer à vivre comme avant, tout en sachant. La paralysie dans laquelle je me trouvais n’avait de toute façon rien de constructif.
Si je devais me ranger dans les catégories listées par Pablo Servigne, je pense que je suis un mélange de « çavapétiste » (ça arrive et on l’a mérité) et d’ « àquoiboniste » (autant profiter puisque tout le monde s’en fout)… pourtant persuadée que la solution se trouve chez les transitionneurs (l’unité est notre seule chance).
J’ai regardé la vérité en face : je ne suis pas prête à partir vivre dans un écovillage au fin fond de la Dordogne. Je ne suis pas non plus encline à renoncer aux technologies et au confort. Pas tout de suite…
Dorénavant, grâce à la collapsologie, je ressens énormément de gratitude quand je tourne mon robinet d’eau, quand j’épluche une banane, quand j’allume une lampe, quand je démarre ma voiture… tous ces gestes qui nous paraissent insignifiants à nous Occidentaux et qui risquent bientôt de devenir si précieux.
Paradoxalement, en peinant à me projeter dans cet avenir incertain, j’arrive plus facilement à être en pleine conscience dans le moment présent. Parce que j’ai pris la mesure que chaque moment de quiétude est à chérir.
Interview : Pablo Servigne par Thinkerview
Débat : « Qu’est-ce que la collapsologie ? » – Yves Cochet et Anne Rumin
Web-série documentaire : Next de Clément Montfort
Livres : Comment tout peut s’effondrer, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens
Une autre fin du monde est possible, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Hauthier Chapelle
Dessin animé : Sans lendemain sur Youtube
Podcast : Grand bien vous fasse – comment se préparer psychologiquement à l’effondrement ?
Série documentaire sur France Culture : La fin du monde et nous. Tous survivalistes ?
Source: Glam & Conscious
La fin du monde !
Photo provenant d’un groupe Facebook de survivalistes
Vraiment ? Oui, c’est de ça dont il s’agit. Ou plutôt la fin de notre monde, de notre civilisation. Il est évident que la planète, notre Terre mère, cette chère Gaïa, a encore de longs millénaires devant elle.
Par contre, après avoir découvert la collapsologie et creusé le sujet, j’ai de gros doutes concernant l’avenir du genre humain.
Je vous le dis tout de suite, j’ai pris plusieurs mois avant d’écrire cet article, tant la prise de conscience qui a suivi mes recherches a été violente. Je n’avais jamais ressenti une telle inquiétude, de celle qui se niche dans les entrailles jusqu’à en devenir obsédante.
Pensant être blindée en matière d’urgence environnementale et écologique, je ne m’attendais pas à ressentir ça.
A coups d’interviews radio et vidéo, j’ai été touchée dans ma chair par les collapsologues qui, pour la première fois, énoncent des données scientifiques avec leur cœur et pas seulement avec leur tête. Car la collapsologie n’est pas une science neutre et détachée, les collapsologues étant directement concernés par ce qu’ils étudient.
De l’effondrement à la tétanie…
Cette angoisse a réussi à cannibaliser mon énergie, à me paralyser dans mes projets. Honnêtement, j’ai eu peur de ne jamais retrouver le goût de la vie et de l’envie, à l’instar de toutes ces personnes qui sombrent dans la solastalgie (l’éco-anxieté).Depuis, j’ai accusé le coup et je pense pouvoir m’exprimer aujourd’hui avec recul, discernement et surtout, avec espoir.
Je sais que mon témoignage ne fera pas sens pour les personnes étrangères à la collapsologie. Moi-même, je trouvais exagérées les réactions des lecteurs de Comment tout peut s’effondrer. C’est d’ailleurs ce qui rend la catastrophe inévitable, notre cerveau n’est pas prévu pour accepter l’idée même d’un effondrement global. Le philosophe allemand Günther Anders définit ça comme étant le phénomène supraliminaire. Alors, si vous trouvez que j’exagère, que je m’inquiète pour rien, s’il vous plait gardez en tête cette donnée avant d’ouvrir un débat sur la légitimité de mon tourment.
Photo prise dans l’Oregon par David Simon (2017)
Collapsologie : la douche froide des évidences
Pour faire simple, c’est la mise en commun de toutes les études scientifiques dont nous disposons afin d’en croiser les informations et donc les thématiques : finance, économie, environnement, démographie, énergie, biodiversité… Ceci afin de faire le bilan de l’état de notre société et la trajectoire dans laquelle s’est engouffrée l’humanité.
La conclusion des collapsologues est sans appel : notre société va s’effondrer et bien plus rapidement que nous pourrions l’imaginer. Pablo Servigne, le collapsologue français le plus médiatisé, annonce un effondrement pour 2020, au plus tard 2030. Ces dates m’ont fait l’effet d’un électrochoc !
Comment peuvent-ils avoir la certitude d’un effondrement ?
Déjà, intéressons-nous à la notion d’effondrement. Pour Yves Cochet, ancien Ministre de l’environnement, il s’agit d’un processus à l’issue duquel les besoins de base (eau, alimentation, logement, habillement, énergie etc.) ne sont plus fournis (à un coût raisonnable) à une majorité de la population par des services encadrés par la loi. C’est un phénomène irréversible.Vous êtes perplexe ? En effet, difficile d’imaginer une telle situation dans notre société si bien organisée…
Certes organisée, mais autour d’une denrée : le pétrole, et d’un modèle : la croissance exponentielle.
Pablo Servigne l’explique parfaitement dans son livre, de nombreux paramètres de notre société ont pris une allure exponentielle : population, PIB, consommation d’eau et d’énergie, utilisation de fertilisants, production de moteurs ou de téléphones, tourisme, gaz à effet de serre…
Pour comprendre le problème de la croissance exponentielle, jetez un œil à l’équation du nénuphar d’Albert Jacquard.
Or, les ressources de la planète sont limitées, soit parce qu’elles ne sont pas renouvelables, soit parce que nous les utilisons plus vite qu’elles ne se renouvellent.
Pas d’activité humaine sans énergie…
Grâce à la collapsologie, j’ai pris la mesure de l’urgence énergétique dans laquelle nous nous trouvons, au-delà même des conséquences environnementales. J’ai appris que le pétrole possède une densité énergétique exceptionnelle, qu’il est facile à stocker et à transporter. Sauf que pour suivre la croissance exponentielle mondiale dans tous les domaines, le pétrole doit croître au même rythme. Or il a atteint son pic depuis 2006 ! La fameuse courbe en cloche des économistes : croissance, maturation, déclin.A l’heure actuelle, nous ne pouvons pas vivre sans énergie (sans pétrole). Nous en avons besoin pour nous déplacer, pour nous chauffer, pour échanger des biens et des services, pour construire et maintenir les infrastructures, pour nous vêtir, pour cultiver et donc pour manger…
La solution, nous pensons l’avoir : les énergies vertes, les biocarburants ! Oui… mais non ! Car ils ne sont pas assez productifs et ils priveraient de nombreux pays de leur alimentation. L’électrique est problématique également : les réseaux, batteries et pièces de rechange sont fabriqués à partir de matériaux rares qui s’épuisent eux aussi.
Ajoutez à ça que le pétrole, au début de son exploitation, avait un excellent rendement quand on compare l’énergie utilisée pour le puiser et l’énergie produite (on appelle ça le taux de retour énergétique ou TRE). Par exemple au début du 20ème siècle, avec 1 baril utilisé on en découvrait 100. Aujourd’hui, c’est 1 pour 11 car il faut toujours creuser plus loin. Le TRE de l’éthanol ou du gaz naturel est d’1 pour 10 donc insuffisant pour répondre à la demande mondiale.
Je ne vais pas vous exposer toute la démonstration du livre de Pablo Servigne. Pour résumer, intégrons que notre accès débridé à l’énergie touche à sa fin. Il n’y a pas de solution pour continuer à produire de l’énergie de façon exponentielle.
Au fil de ma lecture, j’ai réalisé que tout est lié et interconnecté : la finance et l’énergie, l’énergie et l’économie, l’énergie et l’alimentation, l’agriculture et les cycles naturels… Et surtout, nous sommes coincés dans les choix technologiques de nos ancêtres car nous ne savons plus fonctionner autrement. Pire, nos innovations technologiques ne font que tenter de résoudre les problèmes des innovations précédentes !
Je vous passe les chapitres sur le déclin de la biodiversité, l’acidification des océans, la pollution chimique, les risques de conflits et guerres civiles…
La donnée essentielle à retenir au vu des analyses et projections des différents modèles : il est déjà trop tard pour éviter le mur. Et il arrive bien plus vite que ce nous imaginons. C’est là que l’angoisse monte et serre la gorge…
Photo extraite du film La Route
L’effondrement c’est pour demain
Le chaos au Venezuela : à cause d’une panne de courant, les réserves d’eau et de nourriture sont épuisées
Un non-accès à l’eau potable pour Mayotte
France Inter souligne d’ailleurs que 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable
La sécheresse en Australie force le pays à importer du blé
Un record de température au Pôle Nord au mois de mai
Le Monde qui titre : La France n’est pas préparée au « choc climatique » qu’elle subira d’ici à 2050
Courrier International qui nous signale qu’il est temps de paniquer pour le changement climatique
L’ex N°2 de Wall Street qui annonce la date de 2020 pour un effondrement financier
Et Christine Lagarde, directrice du FMI, enfonce le clou !
Tout se tient… Et la peur me gagne. J’ai sous les yeux la matérialisation d’un monde dont les secteurs interconnectés se délitent, dans une indifférence presque totale. Car oui nous fustigeons Monsanto, nous déplorons l’utilisation du plastique, nous blâmons les nuisances de la fast fashion. Mais construisons-nous pour autant un nouveau modèle ?
Sommes-nous capables de vivre autrement ?
C’est ce douloureux constat qui m’a tétanisée d’effroi. Je suis dépendante, comme vous très certainement qui me lisez, du capitalisme, de l’exploitation des ressources, de la mondialisation. Je ne peux pas faire sans.A partir de là, ça a tourné à fond dans ma tête, pour chercher des solutions et des alternatives.
Comment subsister après l’effondrement ?
Et que manger, le jour où les supermarchés ne sont plus approvisionnés ? Comment se chauffer durant l’hiver qui s’étend près de 7 mois dans ma région ?
J’ai beau vivre à la campagne, je me suis rendue à l’évidence : je suis incapable de m’auto-suffire.
De cette constatation, a germé une nécessité de tendre vers l’autonomie. C’est ainsi que je me suis jetée à corps et à coeur perdus dans les forums de survivalisme… Erreur fatale !
Au lieu d’y trouver des modèles de résilience pragmatiques et solidaires, je me suis prise en pleine face le parangon de l’individualisme et de l’hostilité. Un troupeau de bourrins sanguinaires, se préparant à la survie en forêt et au combat armé pour défendre leur bout de gras, m’a mise en garde : « les anges comme toi qui ne voudront pas se battre partiront les premiers »…
J’avais en tête l’entraide comme clé de voûte en situation de coups de durs, j’ai constaté qu’il ne s’agit pas d’une vision unanime. Si des personnes saines et en sécurité se battent pour des pots de Nutella, qu’adviendra-t-il en cas d’effondrement ? Les scénarios à la Walking Dead seraient-ils prophétiques ?
Pour la première fois de ma vie, j’ai commencé à redouter l’avenir…
La collapsologie et mon moral
« Pourquoi tout le monde continue de faire comme si tout va bien ? »
Je me suis mise à avancer dans une nuit noire, celle de mon âme, qui ne trouvait plus aucun sens à cette grande mascarade que l’on se raconte. L’objectif zéro déchet, l’agriculture biologique, l’avènement de la trottinette, la consommation éthique… Des pansements sur une jambe de bois !
Article France Info : « J’y pense tous les jours » : entre « deuil » et « quête de joie », les collapsologues se préparent à « la fin d’un monde »
Entre impuissance et colère, révolte et abattement, j’ai cherché quel comportement adopter pour me préparer. Par quel bout commencer, quand on sait que tout va s’effondrer ?
Le sentiment le plus fort dans tout ça ? La peur. Avec la détresse juste derrière.
Bien que j’ai envié ceux qui ne savent pas (encore) ce qui nous attend, aujourd’hui je suis heureuse de savoir tout ça, d’être passée par-là et de commencer si tôt mon travail de deuil.
Car c’est ce dont il s’agit : faire le deuil de la société et de notre mode de vie, tels que nous les connaissons. Pablo Servigne décrit notre société comme étant patho-adolescente, coincée au stade de l’adolescence. Adolescent qui se pense immortel, invincible et qui ne veut pas croire à sa propre mort…
Accepter l’effondrement, c’est accepter de devenir adulte.
Mourir pour renaître
J’ai également pioché des explications à cette auto-destruction de l’humanité du côté de la spiritualité (non religieuse). Imaginer que l’humain a besoin de passer par là pour grandir et élever sa conscience apaise ma douleur et m’aide à accepter la situation.
J’ai donc fait le choix de mettre la tête dans le sable, ou du moins de continuer à vivre comme avant, tout en sachant. La paralysie dans laquelle je me trouvais n’avait de toute façon rien de constructif.
Si je devais me ranger dans les catégories listées par Pablo Servigne, je pense que je suis un mélange de « çavapétiste » (ça arrive et on l’a mérité) et d’ « àquoiboniste » (autant profiter puisque tout le monde s’en fout)… pourtant persuadée que la solution se trouve chez les transitionneurs (l’unité est notre seule chance).
J’ai regardé la vérité en face : je ne suis pas prête à partir vivre dans un écovillage au fin fond de la Dordogne. Je ne suis pas non plus encline à renoncer aux technologies et au confort. Pas tout de suite…
Après un temps de désœuvrement et de culpabilité…
…j’ai admis que j’ai encore des choses à vivre dans cette société consumériste. Qu’en étant une « avant-gardiste de l’effondrement » et avec mon métier de thérapeute, j’aurai un rôle à jouer lorsque la prise de conscience sera généralisée. Je prends cette préparation à coeur, puisque les ressources psychologiques seront a priori notre meilleure bouée pour s’en sortir.Dorénavant, grâce à la collapsologie, je ressens énormément de gratitude quand je tourne mon robinet d’eau, quand j’épluche une banane, quand j’allume une lampe, quand je démarre ma voiture… tous ces gestes qui nous paraissent insignifiants à nous Occidentaux et qui risquent bientôt de devenir si précieux.
Paradoxalement, en peinant à me projeter dans cet avenir incertain, j’arrive plus facilement à être en pleine conscience dans le moment présent. Parce que j’ai pris la mesure que chaque moment de quiétude est à chérir.
Mes sources d’information sur la collapsologie
Interview : Pablo Servigne par Thinkerview
Débat : « Qu’est-ce que la collapsologie ? » – Yves Cochet et Anne Rumin
Web-série documentaire : Next de Clément Montfort
Livres : Comment tout peut s’effondrer, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens
Une autre fin du monde est possible, de Pablo Servigne, Raphaël Stevens, Hauthier Chapelle
Dessin animé : Sans lendemain sur Youtube
Podcast : Grand bien vous fasse – comment se préparer psychologiquement à l’effondrement ?
Série documentaire sur France Culture : La fin du monde et nous. Tous survivalistes ?
Source: Glam & Conscious
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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Localisation : Ardèche
Emploi/loisirs : echanges
Humeur : joyeuse
Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
salut....le catastrophisme existe et c'est ce qui fait le plus vendre....mais comme nous ,nous sommes une "créature" qui comme son Créateur (car issu de lui) , immortelle, on "changera de "porteur" (de planette)... comme nous changons de corps...ce qui est dur ,sont les éventuelles soufrances que cela implique...
le passant- Modérateur
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
J'avoue qu'après avoir lu le livre de Pablo Servigne et vu la série Next (pas entièrement car çà devenait "obsessionnel) une vague d'anxiété et de déprime s'est installée et ton message m'a fait un bien fou...Moi qui répète à longueur de temps qu'il faut être ici et maintenant, je gâchais tous ces précieux instants à me projeter dans un futur non là...Perte de sens...Tu vois, ce n'est pas le fait de me dire que la civilisation telle que nous la connaissons va s'arrêter car je sais qu'elle est "malade" et que pour guérir, il nous faudra passer par là, je m'inquiétais plus de la douleur comme tu le précises et de la possible violence qui pourrait en découler, et puis je me suis dit que de toute façon, je ferais comme j'ai toujours fait, suivre mon instinct et mon cœur et pour le reste, on verra bien...
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Bien le bonjour a vous tous !
Et merci Ange pour ton point de vue général de cette réalité ...
J'entant souvent dire sauvons la planète
j'aime bien dire que notre mère Gaïa ne risque pas grand chose
nous devons nous sauvez de nous mêmes !
Et merci Ange pour ton point de vue général de cette réalité ...
J'entant souvent dire sauvons la planète
j'aime bien dire que notre mère Gaïa ne risque pas grand chose
nous devons nous sauvez de nous mêmes !
Sacral- (Emérite)
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Bonsoir Sacral, heureuse de te lireSacral a écrit:Bien le bonjour a vous tous !
Et merci Ange pour ton point de vue général de cette réalité ...
J'entant souvent dire sauvons la planète
j'aime bien dire que notre mère Gaïa ne risque pas grand chose
nous devons nous sauvez de nous mêmes !
C'est une des possibles réalités qui s'offrent à nous, après comme tu le dis si bien, c'est à nous humains de trouver la voie la plus en harmonie avec notre terre car après tout nous ne faisons qu'Un...
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Oui ange nous faisons Qu'un en ce qui concerne la matière et notre planette
ça me fait aussi plaisir de vous relire a tous
ce forum ma bien aidée dans mon évolution
méme si je sais que je ne sais pas grand chose ...
ça me fait aussi plaisir de vous relire a tous
ce forum ma bien aidée dans mon évolution
méme si je sais que je ne sais pas grand chose ...
Sacral- (Emérite)
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Respect le passant pour tes compréhensionsle passant a écrit:salut....le catastrophisme existe et c'est ce qui fait le plus vendre....mais comme nous ,nous sommes une "créature" qui comme son Créateur (car issu de lui) , immortelle, on "changera de "porteur" (de planette)... comme nous changons de corps...ce qui est dur ,sont les éventuelles soufrances que cela implique...
Sacral- (Emérite)
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Moi aussi Sacral, ce forum m'a beaucoup aidé et cela continue...Sacral a écrit:Oui ange nous faisons Qu'un en ce qui concerne la matière et notre planette
ça me fait aussi plaisir de vous relire a tous
ce forum ma bien aidée dans mon évolution
méme si je sais que je ne sais pas grand chose ...
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
bonne année 20 20... de bonnes "cuvées"
le passant- Modérateur
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Oui, ça va être une super année...
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
super ??? une année ....en gros.... je suis comme St Thomas ..;je verrai a la fin !!!!!NA !!!!!
le passant- Modérateur
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Re: Collapsologie : notre génération va-t-elle vivre la fin du monde ?
Je la visualise super et pi voilà na !!!
ange- Maître Reiki / Soins Energétiques
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