Contes façon Alia
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Au delà du miroir :: AUTRES SUJETS / DIVERS
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Contes façon Alia
Voici une série de contes qui va je l'espère vous apporter un peu de joie.
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Il était une fois, une jeune et belle femme qui attendait son tour pour être vendue sur le marché aux esclaves de Bagdad.
Comment en était elle arrivée là ? Samara se le demandait encore ! Était-ce la faute de l’exaltation de la jeunesse qui l’avait poussé à quitter le nid parental pour suivre un bel aventurier sur un voilier ? Ou était-ce l’ironie du sort qui avait voulu qu’un bateau pirate croise leur route ? Elle ne se posait pas la question, mais maudissait le bel aventurier qui s’était montré en dessous de tout devant les pirates et c’était lâchement enfui en l’abandonnant.
Maintenant elle n’avait plus le choix, c’était son tour et elle devait faire bonne figure si elle ne voulait pas être achetée par un rustaud qui lui ferait faire des tâches ménagères toute la journée. Les enchères commençaient à monter lorsqu’un seigneur fit signe au marchand. Il était vieux mais bien mis et sa cape semblait être en soie. Tant pis pour son âge, elle aviserait plus tard, peut être qu’il avait un fils. Samara lui décocha son sourire le plus enjôleur. Le grand vizir, charmé par l’allure de la jeune femme, fit un signe au vendeur et Les enchères s’arrêtèrent. Le marchand la guida jusqu’à la chaise à porteurs du vieil homme.
- Assieds-toi petite, dit son nouveau maître en donnant une bourse remplie d’or au marchand.
- Vous avez une fille et c’est pour lui tenir compagnie que vous m’avez acheté. Tenta Samara tout en lorgnant sur la bourse d’or. ‘C’est à moi qu’elle devrait revenir’ ne pouvait elle s’empêchait de penser. ‘Qu’est ce qu’à fait ce misérable pour la mériter ?’
- Effectivement j’ai une fille mais ce n’est pas pour elle que je t’ai achetée.
- Si c’est pour vous, vous pouvez toujours utiliser ceci. Lui dit elle en lui tendant une brosse qu’elle avait sortit de son baluchon.
Le grand vizir la regarda ahuri. ‘Il n’y en a qu’une comme ça et je suis tombé dessus’ pensa t’il, ‘enfin ce n’est pas grave, après demain le bourreau aura fait son office’. Ménageant ses effets, il lui dit :
– Je t’annonce une grande nouvelle, aujourd’hui, moi, grand vizir du calife, je te fais l’insigne honneur de te prendre pour…
- Alors là vous pourrez toujours courir ! Moi ! Avec un vieux comme vous ! jamais ! S’exclama Samara.
- Mais laisses-moi finir ! Je te fais l’insigne honneur de te prendre pour ma fille.
- De me prendre pour ....fille ? Fille de joie !!!
- Je t’adopte quoi !! et demain tu épouses le calife de Bagdad. ‘Voilà c’est dit ! Ouf ! Le dialogue ne va pas être facile avec elle’
C’était au tour de Samara de faire des yeux comme des merlans frits.
- Fille adoptive… épouse du calife.
Ces derniers mots, Samara les avait prononcés rêveuse. Puis, Méfiante elle continua :
- mais pourquoi vous ne proposez pas votre propre fille en mariage au calife ? Ce serait un bon moyen pour devenir calife à la place du calife.
Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait dit ça, c’était sorti tout seul. Mais à la tête qu’il avait faite, elle se dit qu’elle n’avait pas dû tomber loin.
- Mes raisons ne te regardent pas ! et donne-moi ton nom que je puisse te faire enregistrer comme ma fille.
- Samara Anna Litsey, mais je refuse d’épouser le calife tant que je ne sais pas ce que vous y gagnez. ‘Et je veux ma part du gâteau’ finit elle à voix basse.
- Puisque tu y tiens, voila, j’ai promis ma fille unique au fils d’un ami qui m’a sauvé la vie dans le temps. Les deux jeunes gens se sont rencontrés et s’aiment. Malheureusement, le calife m’a demandé ma fille en mariage pour me remercier de mes bons services. Je ne peux pas briser le cœur de nos enfants et je ne peux pas non plus refuser l’honneur que me fait le calife. C’est pour ça que je veux t’adopter. Tu n’auras pas à le regretter. le calife est jeune, bel homme, fougueux à ce qu’on dit et sait se montrer généreux envers ceux qui le comblent.
Samara n’était pas vraiment convaincue, mais se dit qu’elle aurait pu plus mal tomber et si la description que le grand vizir lui avait faite du calife était juste, elle ne perdait rien au change avec l’autre abruti et son bateau.
Cette discussion les avait mené jusqu’au palais du vizir. Samara eut un sourire de satisfaction ‘si cette magnifique demeure est le palais du vizir que doit être celui du calife’. Pendant que le vizir réglait les papiers de l’adoption, elle fut conduite jusqu’aux appartements des femmes où on la baigna, parfuma, enfin toutes les choses raffinées dont ont le secret les orientaux. Pendant que les servantes la papouillaient, Samara vit venir à elle une belle adolescente à peine plus jeune qu’elle. Elle était ravissante avec ses longs cheveux noirs savamment coiffés et ses yeux de biche soulignés de khôl. Elle s’assit gracieusement sur un sofa à côté de Samara et lui présenta des douceurs au miel, puis elle lui servit une glace à la rose et un thé vert. Lorsque Samara, charmée par la serviabilité de la nouvelle venue, fut rassasiée, la jeune fille parla :
- Je m’appelle Shéhérazade et je suis la fille du grand vizir. La semaine dernière notre calife m’a demandé en mariage…
- Oui je sais, mais tu es amoureuse d’un jeune homme qui t’es promis depuis longtemps. L’interrompit Samara avec sa fougue habituelle.
Interloquée d’avoir été coupé Shéhérazade plissa les yeux, mais se dit ‘c’est les mœurs des occidentaux et le désir de bien faire’. Aussi elle continua :
- Laisse-moi te conter l’histoire de notre calife. Il était fou amoureux de son unique épouse et ne voulait entendre parler d’aucun autre mariage, bien que de cette union aucun enfant mâle n’était né. Malheureusement pour lui et pour nous les femmes, les seigneurs qui constituent sont gouvernement ne l’entendaient pas de la même oreille et ont décidé de pousser son épouse à la faute. Ce qu’elle fit avec un jeune faux eunuque plein de vigueur qui l’a comblée pendant que notre calife était à la chasse ou en guerre. Bien entendu, les seigneurs firent en sorte que le calife surprenne les ébats de sa femme qui, sur le coup de la colère, l’a fit exécuter sur le champ avec son amant et jura, devant dieu, de faire trancher la tête à toutes ses futures épouses le lendemain de ses noces. J’étais la prochaine sur la liste, maintenant c’est toi.
A ces mots Samara sentit son corps se liquéfier, mais il fallait qu’elle réagisse :
- A non alors ! Cela ne va pas se passer comme ça ! Je ne suis pas la fille du grand vizir ! C’est toi !
- Plus depuis ce soir, tu es ma sœur ainée.
- Tu vas m’aider à m’évader ! Puis réalisant que la vie de la jeune fille aussi était en danger.
- Nous allons nous évader !
- Il y a des gardes partout. Répondit Shéhérazade avec un pauvre sourire.
- Hé bien, il n’y a qu’à en soudoyer un ou deux, il y a suffisamment de richesse ici pour y parvenir.
- Cela m’étonnerait que tu y arrives, ils sont fidèles jusqu’à la mort. Mais j’ai un autre plan. Plan que j’avais échafaudé pour moi-même.
Enfin une lueur d’espoir ! Samara vint s’asseoir auprès de Shéhérazade. Oui cela faisait dix minutes qu’elle traversait la pièce de long en large tout en trépignant de rage.
- Je t’écoute.
- Lorsque que le calife aura terminé de t’honorer, fais moi venir dans vos appartements en prétextant que tu dors en ma compagnie depuis ton jeune âge et que tu ne peux pas te passer de moi. Si vos élans amoureux l’ont remplit de joie, il ne pourra rien te refuser surtout que le lendemain……
- Pas la peine de me le rappeler et pour le remplir de joie fais moi confiance.
Shéhérazade l’a regarda avec un drôle d’air, mais préféra ne pas faire de commentaire. Elle reprit :
- Sais-tu raconter les histoires ?
- Quelles histoires ?
- Les légendes, les contes.
- Oui, j’en connais quelques unes et j’ai un certain talent de conteur, mais je ne vois pas en quoi cela peut nous aider.
- Le calife en est friand, il aime aussi les énigmes. Voilà ce que je te propose : Vers quatre heures du matin, je te réveille et je te demande de nous raconter une histoire. Lorsque le calife saura que tu sais conter, il se joindra à moi pour te prier de nous régaler d’une de tes fables. A toi, de faire vibrer l’imagination de ton futur époux jusqu’à l’heure de son levé qui est cinq heure du matin et surtout que celle-ci ne soit pas terminée à ce moment là. Le lendemain, on recommence, jusqu’à ce que le calife ne puisse plus se passer de ta compagnie.
- Mais si je suis à court d’histoire et que le calife n’est toujours pas amoureux de moi.
- Je viendrai à ton secours en te soufflant des contes de mon cru.
- Tu es sûre que l’on ne peut pas s’échapper plutôt parce que ton plan me parait léger.
- Si on pouvait s’échapper, tu ne crois pas que j’aurais tenté.
- Mais pourquoi, tu fais cela, tu es débarrassée du calife maintenant. Tu n’as qu’à te marier le même jour que moi pour ne plus être en danger.
- Parce que ce n’est pas juste et que je pourrai pas supporter l’idée que quelqu’un meure pour que je vive.
Les deux nouvelles sœurs parlèrent encore tard dans la nuit sur les différents détails de leur plan et s’endormirent heureuses de leur complicité mais inquiètes du lendemain.
Le soleil était magnifique et promettait une belle cérémonie, mais Samara était maussade, aujourd’hui, elle deviendrait califette et cela ne l’enchantait guère. Elle décida de se venger sur les servantes en étant détestable et exigeant toujours plus de mousse dans son bain, de parfum pour son corps, d’onguent pour ses cheveux. Jusqu’à l’eunuque qui la massa qu’elle renvoya en prétextant qu’il avait les mains rugueuses d’un chamelier alors qu’il avait les mains les plus fines et les plus douces qui soient. Mais elle avait décidé d’enquiquiner son monde. Son père adoptif eut le malheur de pointer son nez alors qu’elle était entrain de rudoyer une servante.
- Mais arrêtez de me tirer les cheveux ! Allez apprendre à vous servir d’un peigne.
- Je viens prendre des nouvelles de ma fille et vous rapportez ceci. Dit-il en lui tendant sa brosse.
- Mais qui vous a permis d’entrer ? Sortez immédiatement !
Le grand vizir se ramassa la brosse sur la figure et se sauva s’en demander son reste.
Il n’y avait que la présence de Shéhérazade qu’elle tolérait et qui lui apportait un peu de réconfort. A force de tancer son entourage l’heure du mariage arriva sans qu’elle ne s’en rende compte. La cérémonie fut, comme il se doit, grandiose et le festin qui suivit, ne lui enviait rien. Ce ne fut que profusion de mets fins plus délectables les uns que les autres accompagnés de desserts à base de miel, de fruits, de sorbets. Le ventre serré, malgré la joie de découvrir que son époux correspondait bien à la description qu’en avait faite le grand vizir, Samara n’avait pas pu apprécier toutes ses bonnes choses. Elle avait élaboré toutes sortes de stratégies durant les festivités dans l’espoir de séduire son époux avec ses talents d’amante plutôt que ceux de conteuse car elle doutait encore du plan de Shéhérazade.
Enfin l’heure du coucher des jeunes mariés arriva et Samara put mettre en œuvre toutes ses ressources pour séduire son amant qui le lui rendit bien. Lorsque leurs ébats furent terminés, Samara pensa que son époux avait fait preuve de beaucoup d’expérience et qu’il avait dû avoir des maitresses expertes pour posséder se savoir faire. Aussi, elle se dit qu’il valait mieux ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et décida de faire venir la jeune Shéhérazade.
- Mon cher mari, j’ai été heureuse dans vos bras mais ne pourrions-nous pas faire venir ma jeune sœur maintenant que l’heure du repos a sonné. Je suis habituée à dormir à ses côtés depuis ma plus tendre enfance. Et j’aurai dû mal à m’endormir si elle n’est pas présente près de moi.
- Mais bien sûr, ma douce. Lui répondit le calife enchanté par les prouesses de Samara et il donna des ordres pour que Shéhérazade les rejoignent.
Les préparatifs d’un lit pour Shéhérazade terminés, ils s’endormirent. A l’heure dite, celle-ci commença à réveiller sa sœur.
- Ma sœur, réveillez vous, je ne peux dormir, racontez moi une de vos histoires dont vous avez le secret.
- Ma chère Shéhérazade, ce serait volontiers, mais nous n’allons pas ennuyer le calife avec nos contes. Lui répondit Samara tout en remuant dans la couche royale pour être sûre que le calife les entendent.
Le calife ne résista pas :
- Vous n’allez pas laisser votre charmante sœur veiller et je suis curieux d’entendre votre talent de conteur.
- Non, non, ce sont des légendes de femmes et j’ai bien peur qu’elles vous importunent.
Shéhérazade s’interrogeant sur la qualité du cerveau de Samara, réitéra sa demande :
- Soyez indulgente, chère Samara et accordez moi cette fantaisie.
- Ne soyez pas cruelle, après avoir été aussi charmante. Répondez au désir de votre cadette. Moi-même, je suis impatient de vous écouter. Intercéda le calife.
- Puisque vous vous liguez tous les deux contre moi, j’accède à votre demande.
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Histoire de Samara
Il était une fois, une jeune et belle femme qui attendait son tour pour être vendue sur le marché aux esclaves de Bagdad.
Comment en était elle arrivée là ? Samara se le demandait encore ! Était-ce la faute de l’exaltation de la jeunesse qui l’avait poussé à quitter le nid parental pour suivre un bel aventurier sur un voilier ? Ou était-ce l’ironie du sort qui avait voulu qu’un bateau pirate croise leur route ? Elle ne se posait pas la question, mais maudissait le bel aventurier qui s’était montré en dessous de tout devant les pirates et c’était lâchement enfui en l’abandonnant.
Maintenant elle n’avait plus le choix, c’était son tour et elle devait faire bonne figure si elle ne voulait pas être achetée par un rustaud qui lui ferait faire des tâches ménagères toute la journée. Les enchères commençaient à monter lorsqu’un seigneur fit signe au marchand. Il était vieux mais bien mis et sa cape semblait être en soie. Tant pis pour son âge, elle aviserait plus tard, peut être qu’il avait un fils. Samara lui décocha son sourire le plus enjôleur. Le grand vizir, charmé par l’allure de la jeune femme, fit un signe au vendeur et Les enchères s’arrêtèrent. Le marchand la guida jusqu’à la chaise à porteurs du vieil homme.
- Assieds-toi petite, dit son nouveau maître en donnant une bourse remplie d’or au marchand.
- Vous avez une fille et c’est pour lui tenir compagnie que vous m’avez acheté. Tenta Samara tout en lorgnant sur la bourse d’or. ‘C’est à moi qu’elle devrait revenir’ ne pouvait elle s’empêchait de penser. ‘Qu’est ce qu’à fait ce misérable pour la mériter ?’
- Effectivement j’ai une fille mais ce n’est pas pour elle que je t’ai achetée.
- Si c’est pour vous, vous pouvez toujours utiliser ceci. Lui dit elle en lui tendant une brosse qu’elle avait sortit de son baluchon.
Le grand vizir la regarda ahuri. ‘Il n’y en a qu’une comme ça et je suis tombé dessus’ pensa t’il, ‘enfin ce n’est pas grave, après demain le bourreau aura fait son office’. Ménageant ses effets, il lui dit :
– Je t’annonce une grande nouvelle, aujourd’hui, moi, grand vizir du calife, je te fais l’insigne honneur de te prendre pour…
- Alors là vous pourrez toujours courir ! Moi ! Avec un vieux comme vous ! jamais ! S’exclama Samara.
- Mais laisses-moi finir ! Je te fais l’insigne honneur de te prendre pour ma fille.
- De me prendre pour ....fille ? Fille de joie !!!
- Je t’adopte quoi !! et demain tu épouses le calife de Bagdad. ‘Voilà c’est dit ! Ouf ! Le dialogue ne va pas être facile avec elle’
C’était au tour de Samara de faire des yeux comme des merlans frits.
- Fille adoptive… épouse du calife.
Ces derniers mots, Samara les avait prononcés rêveuse. Puis, Méfiante elle continua :
- mais pourquoi vous ne proposez pas votre propre fille en mariage au calife ? Ce serait un bon moyen pour devenir calife à la place du calife.
Elle ne savait pas pourquoi elle lui avait dit ça, c’était sorti tout seul. Mais à la tête qu’il avait faite, elle se dit qu’elle n’avait pas dû tomber loin.
- Mes raisons ne te regardent pas ! et donne-moi ton nom que je puisse te faire enregistrer comme ma fille.
- Samara Anna Litsey, mais je refuse d’épouser le calife tant que je ne sais pas ce que vous y gagnez. ‘Et je veux ma part du gâteau’ finit elle à voix basse.
- Puisque tu y tiens, voila, j’ai promis ma fille unique au fils d’un ami qui m’a sauvé la vie dans le temps. Les deux jeunes gens se sont rencontrés et s’aiment. Malheureusement, le calife m’a demandé ma fille en mariage pour me remercier de mes bons services. Je ne peux pas briser le cœur de nos enfants et je ne peux pas non plus refuser l’honneur que me fait le calife. C’est pour ça que je veux t’adopter. Tu n’auras pas à le regretter. le calife est jeune, bel homme, fougueux à ce qu’on dit et sait se montrer généreux envers ceux qui le comblent.
Samara n’était pas vraiment convaincue, mais se dit qu’elle aurait pu plus mal tomber et si la description que le grand vizir lui avait faite du calife était juste, elle ne perdait rien au change avec l’autre abruti et son bateau.
Cette discussion les avait mené jusqu’au palais du vizir. Samara eut un sourire de satisfaction ‘si cette magnifique demeure est le palais du vizir que doit être celui du calife’. Pendant que le vizir réglait les papiers de l’adoption, elle fut conduite jusqu’aux appartements des femmes où on la baigna, parfuma, enfin toutes les choses raffinées dont ont le secret les orientaux. Pendant que les servantes la papouillaient, Samara vit venir à elle une belle adolescente à peine plus jeune qu’elle. Elle était ravissante avec ses longs cheveux noirs savamment coiffés et ses yeux de biche soulignés de khôl. Elle s’assit gracieusement sur un sofa à côté de Samara et lui présenta des douceurs au miel, puis elle lui servit une glace à la rose et un thé vert. Lorsque Samara, charmée par la serviabilité de la nouvelle venue, fut rassasiée, la jeune fille parla :
- Je m’appelle Shéhérazade et je suis la fille du grand vizir. La semaine dernière notre calife m’a demandé en mariage…
- Oui je sais, mais tu es amoureuse d’un jeune homme qui t’es promis depuis longtemps. L’interrompit Samara avec sa fougue habituelle.
Interloquée d’avoir été coupé Shéhérazade plissa les yeux, mais se dit ‘c’est les mœurs des occidentaux et le désir de bien faire’. Aussi elle continua :
- Laisse-moi te conter l’histoire de notre calife. Il était fou amoureux de son unique épouse et ne voulait entendre parler d’aucun autre mariage, bien que de cette union aucun enfant mâle n’était né. Malheureusement pour lui et pour nous les femmes, les seigneurs qui constituent sont gouvernement ne l’entendaient pas de la même oreille et ont décidé de pousser son épouse à la faute. Ce qu’elle fit avec un jeune faux eunuque plein de vigueur qui l’a comblée pendant que notre calife était à la chasse ou en guerre. Bien entendu, les seigneurs firent en sorte que le calife surprenne les ébats de sa femme qui, sur le coup de la colère, l’a fit exécuter sur le champ avec son amant et jura, devant dieu, de faire trancher la tête à toutes ses futures épouses le lendemain de ses noces. J’étais la prochaine sur la liste, maintenant c’est toi.
A ces mots Samara sentit son corps se liquéfier, mais il fallait qu’elle réagisse :
- A non alors ! Cela ne va pas se passer comme ça ! Je ne suis pas la fille du grand vizir ! C’est toi !
- Plus depuis ce soir, tu es ma sœur ainée.
- Tu vas m’aider à m’évader ! Puis réalisant que la vie de la jeune fille aussi était en danger.
- Nous allons nous évader !
- Il y a des gardes partout. Répondit Shéhérazade avec un pauvre sourire.
- Hé bien, il n’y a qu’à en soudoyer un ou deux, il y a suffisamment de richesse ici pour y parvenir.
- Cela m’étonnerait que tu y arrives, ils sont fidèles jusqu’à la mort. Mais j’ai un autre plan. Plan que j’avais échafaudé pour moi-même.
Enfin une lueur d’espoir ! Samara vint s’asseoir auprès de Shéhérazade. Oui cela faisait dix minutes qu’elle traversait la pièce de long en large tout en trépignant de rage.
- Je t’écoute.
- Lorsque que le calife aura terminé de t’honorer, fais moi venir dans vos appartements en prétextant que tu dors en ma compagnie depuis ton jeune âge et que tu ne peux pas te passer de moi. Si vos élans amoureux l’ont remplit de joie, il ne pourra rien te refuser surtout que le lendemain……
- Pas la peine de me le rappeler et pour le remplir de joie fais moi confiance.
Shéhérazade l’a regarda avec un drôle d’air, mais préféra ne pas faire de commentaire. Elle reprit :
- Sais-tu raconter les histoires ?
- Quelles histoires ?
- Les légendes, les contes.
- Oui, j’en connais quelques unes et j’ai un certain talent de conteur, mais je ne vois pas en quoi cela peut nous aider.
- Le calife en est friand, il aime aussi les énigmes. Voilà ce que je te propose : Vers quatre heures du matin, je te réveille et je te demande de nous raconter une histoire. Lorsque le calife saura que tu sais conter, il se joindra à moi pour te prier de nous régaler d’une de tes fables. A toi, de faire vibrer l’imagination de ton futur époux jusqu’à l’heure de son levé qui est cinq heure du matin et surtout que celle-ci ne soit pas terminée à ce moment là. Le lendemain, on recommence, jusqu’à ce que le calife ne puisse plus se passer de ta compagnie.
- Mais si je suis à court d’histoire et que le calife n’est toujours pas amoureux de moi.
- Je viendrai à ton secours en te soufflant des contes de mon cru.
- Tu es sûre que l’on ne peut pas s’échapper plutôt parce que ton plan me parait léger.
- Si on pouvait s’échapper, tu ne crois pas que j’aurais tenté.
- Mais pourquoi, tu fais cela, tu es débarrassée du calife maintenant. Tu n’as qu’à te marier le même jour que moi pour ne plus être en danger.
- Parce que ce n’est pas juste et que je pourrai pas supporter l’idée que quelqu’un meure pour que je vive.
Les deux nouvelles sœurs parlèrent encore tard dans la nuit sur les différents détails de leur plan et s’endormirent heureuses de leur complicité mais inquiètes du lendemain.
Le soleil était magnifique et promettait une belle cérémonie, mais Samara était maussade, aujourd’hui, elle deviendrait califette et cela ne l’enchantait guère. Elle décida de se venger sur les servantes en étant détestable et exigeant toujours plus de mousse dans son bain, de parfum pour son corps, d’onguent pour ses cheveux. Jusqu’à l’eunuque qui la massa qu’elle renvoya en prétextant qu’il avait les mains rugueuses d’un chamelier alors qu’il avait les mains les plus fines et les plus douces qui soient. Mais elle avait décidé d’enquiquiner son monde. Son père adoptif eut le malheur de pointer son nez alors qu’elle était entrain de rudoyer une servante.
- Mais arrêtez de me tirer les cheveux ! Allez apprendre à vous servir d’un peigne.
- Je viens prendre des nouvelles de ma fille et vous rapportez ceci. Dit-il en lui tendant sa brosse.
- Mais qui vous a permis d’entrer ? Sortez immédiatement !
Le grand vizir se ramassa la brosse sur la figure et se sauva s’en demander son reste.
Il n’y avait que la présence de Shéhérazade qu’elle tolérait et qui lui apportait un peu de réconfort. A force de tancer son entourage l’heure du mariage arriva sans qu’elle ne s’en rende compte. La cérémonie fut, comme il se doit, grandiose et le festin qui suivit, ne lui enviait rien. Ce ne fut que profusion de mets fins plus délectables les uns que les autres accompagnés de desserts à base de miel, de fruits, de sorbets. Le ventre serré, malgré la joie de découvrir que son époux correspondait bien à la description qu’en avait faite le grand vizir, Samara n’avait pas pu apprécier toutes ses bonnes choses. Elle avait élaboré toutes sortes de stratégies durant les festivités dans l’espoir de séduire son époux avec ses talents d’amante plutôt que ceux de conteuse car elle doutait encore du plan de Shéhérazade.
Enfin l’heure du coucher des jeunes mariés arriva et Samara put mettre en œuvre toutes ses ressources pour séduire son amant qui le lui rendit bien. Lorsque leurs ébats furent terminés, Samara pensa que son époux avait fait preuve de beaucoup d’expérience et qu’il avait dû avoir des maitresses expertes pour posséder se savoir faire. Aussi, elle se dit qu’il valait mieux ne pas mettre tous les œufs dans le même panier et décida de faire venir la jeune Shéhérazade.
- Mon cher mari, j’ai été heureuse dans vos bras mais ne pourrions-nous pas faire venir ma jeune sœur maintenant que l’heure du repos a sonné. Je suis habituée à dormir à ses côtés depuis ma plus tendre enfance. Et j’aurai dû mal à m’endormir si elle n’est pas présente près de moi.
- Mais bien sûr, ma douce. Lui répondit le calife enchanté par les prouesses de Samara et il donna des ordres pour que Shéhérazade les rejoignent.
Les préparatifs d’un lit pour Shéhérazade terminés, ils s’endormirent. A l’heure dite, celle-ci commença à réveiller sa sœur.
- Ma sœur, réveillez vous, je ne peux dormir, racontez moi une de vos histoires dont vous avez le secret.
- Ma chère Shéhérazade, ce serait volontiers, mais nous n’allons pas ennuyer le calife avec nos contes. Lui répondit Samara tout en remuant dans la couche royale pour être sûre que le calife les entendent.
Le calife ne résista pas :
- Vous n’allez pas laisser votre charmante sœur veiller et je suis curieux d’entendre votre talent de conteur.
- Non, non, ce sont des légendes de femmes et j’ai bien peur qu’elles vous importunent.
Shéhérazade s’interrogeant sur la qualité du cerveau de Samara, réitéra sa demande :
- Soyez indulgente, chère Samara et accordez moi cette fantaisie.
- Ne soyez pas cruelle, après avoir été aussi charmante. Répondez au désir de votre cadette. Moi-même, je suis impatient de vous écouter. Intercéda le calife.
- Puisque vous vous liguez tous les deux contre moi, j’accède à votre demande.
Alia Muadib- (Aguerri)
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Age : 64
Messages : 476
Date d'inscription : 11/05/2013
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Humeur : m
Re: Contes façon Alia
hahaha ! Quel plaisir d'être entrée dans ce conte ! Quel bon moment, très rigolo. Merci pour ce partage !!
AmieD'âme- (Emérite)
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Re: Contes façon Alia
Et ainsi va la vie...
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Re: Contes façon Alia
Merci pour vos retours les filles
Alia Muadib- (Aguerri)
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Lady Sandy
LÉGENDE DE LA COMTESSE SANDY
Il était une fois, une aristocrate saxonne qui avait épousé le comte Léofric de Mercie, seigneur de Coventry.
Sandy, c’était son nom, était belle avec un caractère bien trempé. Les journées, à la cour de son mari, passaient de façon délicieuse, en jeux et amusements divers.
Jusqu’au jour où elle surprit une de ses jeunes servantes éplorée dans un recoin de ses appartements. Elle aimait bien cette jeune fille qui était douce et attentionnée et dont le physique était agréable à regarder.
- Sèches tes larmes et racontes-moi ce qui te chagrine ! Intima Lady Sandy.
- Je ne peux pas vous répondre ma dame, je crains votre colère, lui répondit Holly, en hoquetant.
- Ma colère ? Tes larmes seraient de mon fait ? Interrogea Lady Sandy blessée dans son amour propre.
- Pas vraiment de votre fait, mais de celui du Comte. Répondit Holly d’une voix timorée.
- Parle ! Et arrête de me faire languir !
Holly voyait bien que sa maitresse ne lui laisserait pas de répit tant qu’elle ne se serait pas expliquée. Et la peur de perdre sa place en la mécontentant lui donna le courage qui lui manquait.
- Puisque vous y tenez, je vous raconterai mon tourment mais promettez-moi de ne pas me renvoyer !
Lady Sandy lui fit toutes les promesses qu’elle exigeait et la réconforta dans ses intentions.
- Pourquoi je me débarrasserais d’une servante qui me donne satisfaction ? Confies-toi en toute sérénité, tu as la garantie de ma protection.
Rassurée, Holly se décida à tout dire à sa maitresse.
- Nous sommes six enfants dans notre fratrie et ma mère est à nouveau enceinte. Nos ressources seraient suffisantes pour nourrir un septième enfant, malheureusement le Comte nous accable d’impôts pour financer ses campagnes militaires. Nous vivons déjà dans la misère et la famine nous guette avec ce nouveau nourrisson.
Lady Sandy, sidérée par ce qu’elle venait d’entendre, l’interrompit :
- Que me chantes-tu là ? Ne crois-tu pas que je ne me préoccupe pas de nos sujets ? Si la misère régnait dans notre comté, j’en aurai été la première informée.
- Il aurait fallu pour cela que quelqu’un eût le courage de vous le dire et que vous sortiez en dehors des quartiers de vos plus nobles sujets, s’enhardit Holly.
« En voilà, une belle effrontée » se dit Dame Sandy et ce tempérament insoupçonné chez la jeune servante lui plût.
- Hé bien nous allons voir cela immédiatement. Prépare-moi des vêtements de servante qui couvrent aussi mon visage et nous allons sortir dans ces fameux quartiers où tu dis que je ne mets jamais les pieds !
Holly s’affaira aux préparatifs de leur escapade pendant que Lady Sandy sommait ses dames de compagnies de la laisser se reposer avec sa douceur habituelle.
- Mesdames, vos babillages me fatiguent, laissez-moi, et ne revenez que quand je vous le permettrais.
Connaissant leur Lady, celles-ci disparurent aussi vite qu’elles purent.
Lady Sandy se débarrassa de ses atours pour revêtir la tenue que lui présentait Holly. La rugosité du tissu lui grattait la peau qui n’était habitué qu’aux étoffes les plus soyeuses. Elle décida de ne pas se ridiculiser devant Holly en se plaignant.
- Nous voilà prêtes, tu vas me servir de guide et de protectrice car nous sortirons seules sans prévenir la garde. Maintenant il nous faut trouver un moyen de nous éclipser sans nous faire remarquer.
- C’est simple, Dame Sandy, nous passerons par les cuisines en prétextant des achats à faire pour satisfaire l’un de vos nombreux caprices, cela n’étonnera personne, lui répondit Holly, heureuse de prendre les opérations en mains et de lancer une pique à sa maitresse sur la futilité de sa conduite par moment.
« Décidément cette petite me plait beaucoup » pensa Lady Sandy sans répondre.
Le stratagème d’Holly fonctionna à merveille et elles purent quitter le château sans être inquiétées ni par les femmes de cuisines ni par les gardes. Le trajet jusqu’aux quartiers les plus pauvres de la ville se passa sans encombre.
- Nous y sommes, lui annonça Holly.
- Je vois ça, répondit Sandy.
Les rues de cette partie de la ville étaient petites tortueuses et peu engageantes. Il était évident que la saleté qu’il y régnait était due plus à la misère, qu’à un manque de soin de ses habitants.
- Conduit-moi dans la partie commerçante que je puisse juger des échanges, ordonna Lady Sandy.
- Ce n’est pas très loin, nous y serons dans cinq minutes, lui répondit Holly.
Et chemin faisant, Dame Sandy put entendre les lamentations du petit peuple.
En guise de commerces, Lady Sandy ne vit que de misérables étals où étaient exposées quelques maigres victuailles. Les bouchers ne vendaient que les bas-morceaux. On aurait pu penser qu’ils ne se fournissaient qu’avec la partie la plus pauvre de la bête. Chez les volaillers, le choix était tout aussi restreint et l’on ne pouvait acheter que la carcasse des poulets. Lady Sandy voulut en avoir le cœur net en demandant :
- Vous n’auriez pas, pour ma maîtresse, un coq ou une poule bien grasse ?
- Vous vous trompez de quartier, ici vous ne trouverez que ce que le peuple peut acheter. Pour les ailes et les cuisses, il vous faut aller dans le haut de la ville, lui rétorqua le volailler, surpris de cette requête.
- Je ne voudrais pas vous contredire, mais il me semble que tout le monde a de l’ouvrage et que le peuple doit pouvoir se nourrir correctement.
- Oui, pour ça, du travail, il y en a. Mais le seigneur de ce comté fait peser de tels impôts sur ses sujets qu’il ne reste à celui-ci qu’à peine de quoi survivre.
Les maraîchers étaient logés à la même enseigne et les paysannes ne choisissaient que les raves ou les pois. Ceux qui avaient eu le courage d’exposer des haricots ou des poireaux, les voyaient se flétrir, faute d’acquéreurs.
Lady Sandy en avait assez vu, mais décida d’aller faire un tour dans le haut de la ville où la populace se composait de négociants et de la noblesse. La vie y grouillait avec plus d’enthousiasme, pourtant, dans tous les commerces où elle entrait, accompagnée d’Holly, elle entendait toujours la même plainte sur le dernier impôt, pour la dernière campagne militaire du comte. Elle devait se rendre à l’évidence, Holly n’avait pas exagéré la réalité. Et, si elle ne freinait pas son époux, le peuple en mourrait de faim. Elle décida de passer à l’action le soir même.
Samara fut interrompue par l’arrivée des esclaves en charge du lever du calife. Celui-ci fut déçu de l’arrêt du récit mais il avait des journées bien remplies et ne pouvait se permettre le moindre retard. L’envie de savoir comment Lady Sandy allait convaincre son seigneur de baisser les impôts et le respect de sa promesse le tiraillaient. Il se décida à surseoir l’exécution en se disant qu’il ne serait pas parjure si Samara vivait un jour de plus.
- Ma chère épouse, votre récit m’a charmé. Et Lady Sandy est une femme pleine de ressources qui me rend impatient d’entendre la suite. A partir d’aujourd’hui, je me ferai une règle d’utiliser son subterfuge pour savoir ce que pense le peuple de ma façon de gérer les affaires du pays. Je vous quitte à regret mais je vous retrouverai ce soir.
A ces mots, Samara faillit bondir de joie. La prudence lui conseilla de ne rien en faire et elle répondit le plus naturellement du monde :
- Je ne vous laisse partir que dans le bonheur de vous revoir.
Lorsque le calife eut quitté la chambre nuptiale, Shéhérazade s’empressa auprès de Samara :
- Quelle histoire passionnante ! Est-elle vrai ?
- Bien sûr ! C’est une légende anglo-saxonne, mais les légendes sont toujours basées sur des faits réels. Je reconnais l’avoir arrangée à ma sauce, mais il fallait bien tenir le calife en haleine.
- Nous voilà avec une journée de répit. Profitons-en pour nous distraire des charmes de ce palais.
La journée se passa en jeux et divertissements, ce qui n’empêcha pas Samara, désireuse de sauvegarder sa vie, d’élaborer la fin de son histoire et de la faire coïncider avec le début d’une autre avant que l’heure fatidique ne sonne. Le soir venu, le calife la retrouva dans la chambre nuptiale et ils s’adonnèrent aux ébats d’un couple nouvellement marié.
- Chère épouse, l’absence de votre sœur ne vous pèse pas ? Ne désirez vous pas qu’elle nous rejoigne pour nous réveiller tôt sur le matin ? Devança le calife, soucieux d’entendre la fin de l’histoire de Lady Sandy.
- J’allais vous en prier, lui répondit Samara.
Shéhérazade attendait qu’une esclave vienne la chercher et vint vite retrouver sa sœur et son beau frère. A quatre heures sonnantes, elle appela Samara :
- Chère sœur, réveillez vous et gratifiez nous de la finesse de votre esprit en nous contant la fin de Lady Sandy.
Samara qui était déjà réveillée, sourit à sa sœur et vérifia que le calife ne dormait plus avant de continuer son histoire.
Alia Muadib- (Aguerri)
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Re: Contes façon Alia
haaaan ! J'ai beaucoup aimé ta façon d'écrire dans cette partie ! J'en ai même oublié Samara au départ. C'est chouette .
PS : ah ! si j'avais eu un émoticone de singe je te l'aurai bien mis :)
PS : ah ! si j'avais eu un émoticone de singe je te l'aurai bien mis :)
AmieD'âme- (Emérite)
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Re: Contes façon Alia
Oui Amie un petit singe par ci , par là.....
Il est vrai que le début avec Samara est un prologue donc je lui ai donné un rythme rapide. Mais je me rends bien compte en le relisant que j'ai été injuste avec cette partie et qu'elle méritait que je ralentisse le rythme. Mon désir était d'attaquer au plus vite les contes sans vous ennuyer avec un prologue trop long.
Peut être qu'un jour je prendrais le temps de le ralentir mais tout en gardant l'esprit.
Bisous à tous et merci de vos retours.
Voyons voir quel émoticône je vais choisir........mince pas de singe.....
Il est vrai que le début avec Samara est un prologue donc je lui ai donné un rythme rapide. Mais je me rends bien compte en le relisant que j'ai été injuste avec cette partie et qu'elle méritait que je ralentisse le rythme. Mon désir était d'attaquer au plus vite les contes sans vous ennuyer avec un prologue trop long.
Peut être qu'un jour je prendrais le temps de le ralentir mais tout en gardant l'esprit.
Bisous à tous et merci de vos retours.
Voyons voir quel émoticône je vais choisir........mince pas de singe.....
Alia Muadib- (Aguerri)
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Re: Contes façon Alia
Bravo! Fort bien écrit!
soi- (Emérite)
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Re: Contes façon Alia
Merci soi
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Re: Contes façon Alia
J'aime beaucoup, tu nous transportes, un vrai plaisir...
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Re: Contes façon Alia
Merci Ange
Je suis ravie que cela t'ait plu.
Merci les filles pour vos retours.
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Alia Muadib- (Aguerri)
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Re: Contes façon Alia
merci alia!
J ai 3 mots a dire:
ENCORE ENCORE ENCORE!
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Re: Contes façon Alia
Quand j'étais petite, je dévorais les livres de contes...Téléportation vers d'autres univers...sysou01 a écrit:merci alia!
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Re: Contes façon Alia
Le soir venu Lady Sandy décida d’aborder le sujet qui lui tenait à cœur de front.
- Mon ami, savez vous que le peuple meurt de faim ?
Sir Léofric ne s’offusqua pas de son impertinence. Elle lui parlait sans détour et sans vergogne de tous les sujets même si ceux-ci étaient déplacés. Au début, qu’elle perde de vue où était sa place, le mettait en colère. Puis, par lassitude, il en avait pris l’habitude. Tenir tête à sa femme était une épreuve épuisante.
- Qui vous a raconté ces balivernes ? Lui répondit-il.
- Personne, je l’ai constaté par moi-même. Et je peux vous dire que ce que j’ai vu ne vous fait pas honneur.
- Voyons, vous exagérez ! Tenta t-il maladroitement pour l’adoucir, mais il s’en mordit les doigts. Il avait oublié qu’il ne fallait pas la contrarier.
- C’est moi qui exagère ! Mais êtes vous allé vous balader parmi vos sujets travesti en valet comme je l’ai fait cet après midi ?
- Vous vous êtes baladée déguisée en valet ?
- Non ! En servante de cuisine ! Ne faites pas l’idiot !
- Je ne fais pas l’idiot ! Exprimez vous mieux si vous souhaitez vous faire comprendre ! Mais laissons là cette querelle et venez me rejoindre dans le lit.
- Vous rejoindre au lit ! Alors que mon honneur est atteint à travers vous ! Tant que vos sujets compteront le nombre de pois qu’ils mangent vous ne me verrez point dans votre couche.
- Mais que voulez vous que j’y fasse ?
Furieuse, Lady Sandy quitta la chambre sans répondre, mais se promit de retourner à l’assaut.
Le lendemain soir, espérant que le courroux de son épouse s’était calmé, le comte tenta une approche auprès d’elle :
- Ma douce amie, est ce que les distractions de la journée vous ont apaisée et que votre humeur vous permet de venir vous blottir dans mes bras ?
- NON ! Ma réponse est la même qu’hier.
- Mais qu’y puis-je-moi, s’ils veulent compter les pois qu’ils mangent ?
- Vous osez demander ce que vous y pouvez ? Mais baissez donc vos impôts qui ne vous servent qu’à guerroyer et le peuple en sera soulagé.
- Il n’en est pas question ! Ne vous préoccupez pas de problèmes qui vous dépassent et dont je ne veux pas discuter avec vous !
- Vous ne voulez pas discuter ? Et bien, bonne nuit ! dit elle en sortant de la chambre.
Le lendemain matin Lady Sandy eut l’agréable surprise de voir pénétrer dans sa chambre les meilleurs négociants du comté. Les uns lui présentèrent leurs dernières étoffes, les autres leur joaillerie. En temps normal, elle aurait choisi selon ses goûts, mais les conditions de cette offrande firent qu’elle ne désobligea aucun d’entre eux en préférant ce qu’ils avaient de plus cher. Lorsqu’elle fut à nouveau seule avec son époux, celui-ci la questionna sur sa fâcherie.
- Est-ce que les présents que je vous ai faits vous ont plu ?
- Oui, beaucoup !
- Seriez-vous encline à venir me rejoindre ce soir ?
- Qu’avez-vous fait au sujet des impôts ?
- Je vous ais déjà répondu à ce propos !
- Alors Moi aussi je vous ais déjà répondu ! Et vos présents, je me suis empressée d’aller les revendre pour en distribuer le fruit à nos pauvres.
- Mais vous êtes devenue folle ?
- Non ! c’est exactement le contraire, je commence à devenir sensée. Lui rétorqua Lady Sandy en quittant la chambre.
Le quatrième jour, Sir Léofric fit savoir à Dame Sandy qu’il ne souhaitait pas la recevoir ce soir là. Bien mal lui en prit. Lady Sandy n’allait pas abandonner son harcèlement sur une simple injonction et elle déboula, furieuse, dans la chambre de Sir Léofric.
- Comment osez-vous me refuser votre porte ? Croyez vous que cela va m’arrêter et que je cesserai de vous rappeler vos obligations envers vos sujets.
- Je vous le répète ; je sais mieux que vous ce que j’ai à faire !
- Hé bien demandez à votre peuple et il vous dira que vous êtes dans l’erreur.
- Madame, si vous ne venez me rendre visite que pour geindre, je n’ai nul besoin de vous voir. Je vous recevrez quand vous serez disposée à accomplir votre devoir conjugal.
- Mes devoirs, Monseigneur, c’est en refusant votre couche que je les remplis.
Ce soir là, Lady Sandy sorti à nouveau de la chambre sans avoir contenté son époux qui s’endormit en colère.
Le lendemain, lorsque Lady Sandy se présenta à la porte de la chambre, elle se heurta à deux gardes impassibles qui lui interdirent l’entrée. Elle repartit sans rien faire apparaître de son désappointement mais se promit d’agir très vite pour punir cette infamie.
Le sixième jour au matin, Sir Léofric recevez différents seigneurs, négociants et bourgeois de son comté, avec lesquels il réglait les affaires courantes. Ils étaient, justement, en train de parlementer sur quelques droits de péage que voulez augmenter Sir Léofric, lorsque Lady Sandy, qui ne s’occupait jamais des affaires du comté, pénétra dans la salle de travail avec une cour de dames de compagnie. Surpris, les occupants des lieux se levèrent et firent de la place à ses dames.
- Messires, veuillez excuser notre audace, mais c’est l’ignorance dans laquelle nous sommes qui nous a poussé à envahir votre réunion pour admirer avec quelle habileté vous gérez le comté.
Sir Léofric blêmit mais ne put mettre son épouse et sa cour à la porte devant les seigneurs et les notables et dut subir les remarques qui ne manquèrent pas de fuser.
- Comment vous discutez sur l’augmentation du droit de péage sur le grain ? s’exclama Lady Sandy. – Vous ne trouvez pas que les petites gens sont assez pauvres comme ça ?
- Madame, nous acceptons votre présence, mais nous vous prions de ne pas intervenir ! Je vous le répète ; les affaires du comté ne vous concernent en rien.
- Et moi, Monseigneur, je vous dis que mon honneur bafoué par la misère de vos sujets, ne sera pas rétabli par l’augmentation de quelques droits de péages.
Quelques applaudissements retentirent du côté des conseillers qui furent vite étouffés par le regard colérique de Sir Léofric. Lady Sandy aidée du babillage de sa cour fit tant et si bien qu’aucune décision ne fut prise et que la matinée fut perdue. Ce soir la, Lady Sandy ne se présenta pas à la porte de son époux.
Le septième jour se passa sans encombre au grand soulagement de Sir Léofric qui s’attendait à voir sa dame entrer dans sa chambre d’un moment à l’autre. Lorsque Lady Sandy arriva, elle s’exclama :
- Vous voilà devenu raisonnable, mon ami !
- Ce qui n’est pas votre cas !
- Vous savez ce que vous devez faire pour m’apaiser et retrouver la douceur de nos baisers.
- Madame, ce que vous me demandez là est impossible ! Comment pourrai-je assurer la sécurité de nos cerfs sans entretenir une armée ?
- Mais avez-vous besoin d’aller envahir le comté d’à coté sous prétexte que si vous ne le faites pas, c’est lui qui le fera.
- Mais vous, madame, avez-vous besoin de posséder tant de belles étoffes ? Et à quoi vous serves cette profusion de rubis, émeraude, que sais-je encore ?
- Une grande partie de mes bijoux me viennent de ma dot.
- Et comment croyez vous que votre père à réuni l’argent nécessaire à votre dot.
- Sûrement pas en malmenant le peuple par des impôts trop lourds.
- Puisque vous êtes une grande moraliste, je vous propose de supprimer l’impôt le jour où vous vous baladerez entièrement nue, dans les rues de la ville par jour de marché.
Lady Sandy fut chagrinée par le chantage de son époux et son amour propre profondément blessé, elle sorti de la chambre sans une plainte.
Sir Léofric était heureux d’avoir enfin cloué le bec de son épouse. Jamais, une femme de la qualité de Lady Sandy n’oserait se montrer en chemise, alors entièrement nue ? Elle finira par abandonner sa requête et retrouver le chemin de son lit. Il s’endormit avec cette douce pensée.
Le jour suivant, jour de marché, Dame Sandy se présenta à son époux vêtue seulement d’une robe d’intérieur. Déterminée, elle défit sa coiffure. Ses longues boucles, en s’échappant, recouvrirent son corps. Puis surmontant sa pudeur, elle ôta son vêtement et sans un mot, elle rejoignit les écuries où l’attendait son cheval blanc préparé en grand apparat. Avec seulement deux gardes la précédant et Holly fermant la marche, elle défila, vêtue de sa seule nudité, dans les rues de la ville. Son affliction ajoutée à sa beauté lui donnait une grâce irréelle qui atteignit le cœur des habitants. C’est pourquoi, au passage de leur Lady, ils s’enfermaient, volets clos, dans leurs maisons. Une seule personne la vit dans la splendeur de sa nudité, c’est son seigneur, le comte qui voulait s’assurer qu’elle accomplissait le périple demandé. A son retour, il ne put qu’accorder la requête de son épouse et implorer son pardon. Dès ce jour, les habitants du comté cessèrent de payer impôts et droits de péages, et cela jusqu’au décès du comte et de la comtesse de Mercie. La popularité de Sir Léofric en fut grandit mais celle de sa Dame la surpassa et franchit les frontières et les siècles
Lady Godiva
Son récit achevé Samara fit une pause en espérant qu’elle serait écourtée par les commentaires de ses auditeurs.
- Je suis heureuse pour les habitants de Coventry. Et quelle femme audacieuse ! S’exclama Shéhérazade.
- Les méthodes de Lady Sandy sont des plus discutables, mais je dois reconnaître qu’elle est plus raisonnable que son époux et qu’elle avait un certain courage, répondit le calife.
- Il nous reste encore du temps avant l’heure de notre seigneur, n’avez-vous pas, ma sœur, une petite fable à nous raconter ?
- Je pourrai, si mon cher époux le permet, raconter l’histoire d’un prince qui n’arrivait pas à trouver sa princesse.
- Il est trop tard pour dormir et trop tôt pour se lever. Ma douce amie, non seulement je vous le permets mais je vous le demande.
- Mon ami, savez vous que le peuple meurt de faim ?
Sir Léofric ne s’offusqua pas de son impertinence. Elle lui parlait sans détour et sans vergogne de tous les sujets même si ceux-ci étaient déplacés. Au début, qu’elle perde de vue où était sa place, le mettait en colère. Puis, par lassitude, il en avait pris l’habitude. Tenir tête à sa femme était une épreuve épuisante.
- Qui vous a raconté ces balivernes ? Lui répondit-il.
- Personne, je l’ai constaté par moi-même. Et je peux vous dire que ce que j’ai vu ne vous fait pas honneur.
- Voyons, vous exagérez ! Tenta t-il maladroitement pour l’adoucir, mais il s’en mordit les doigts. Il avait oublié qu’il ne fallait pas la contrarier.
- C’est moi qui exagère ! Mais êtes vous allé vous balader parmi vos sujets travesti en valet comme je l’ai fait cet après midi ?
- Vous vous êtes baladée déguisée en valet ?
- Non ! En servante de cuisine ! Ne faites pas l’idiot !
- Je ne fais pas l’idiot ! Exprimez vous mieux si vous souhaitez vous faire comprendre ! Mais laissons là cette querelle et venez me rejoindre dans le lit.
- Vous rejoindre au lit ! Alors que mon honneur est atteint à travers vous ! Tant que vos sujets compteront le nombre de pois qu’ils mangent vous ne me verrez point dans votre couche.
- Mais que voulez vous que j’y fasse ?
Furieuse, Lady Sandy quitta la chambre sans répondre, mais se promit de retourner à l’assaut.
Le lendemain soir, espérant que le courroux de son épouse s’était calmé, le comte tenta une approche auprès d’elle :
- Ma douce amie, est ce que les distractions de la journée vous ont apaisée et que votre humeur vous permet de venir vous blottir dans mes bras ?
- NON ! Ma réponse est la même qu’hier.
- Mais qu’y puis-je-moi, s’ils veulent compter les pois qu’ils mangent ?
- Vous osez demander ce que vous y pouvez ? Mais baissez donc vos impôts qui ne vous servent qu’à guerroyer et le peuple en sera soulagé.
- Il n’en est pas question ! Ne vous préoccupez pas de problèmes qui vous dépassent et dont je ne veux pas discuter avec vous !
- Vous ne voulez pas discuter ? Et bien, bonne nuit ! dit elle en sortant de la chambre.
Le lendemain matin Lady Sandy eut l’agréable surprise de voir pénétrer dans sa chambre les meilleurs négociants du comté. Les uns lui présentèrent leurs dernières étoffes, les autres leur joaillerie. En temps normal, elle aurait choisi selon ses goûts, mais les conditions de cette offrande firent qu’elle ne désobligea aucun d’entre eux en préférant ce qu’ils avaient de plus cher. Lorsqu’elle fut à nouveau seule avec son époux, celui-ci la questionna sur sa fâcherie.
- Est-ce que les présents que je vous ai faits vous ont plu ?
- Oui, beaucoup !
- Seriez-vous encline à venir me rejoindre ce soir ?
- Qu’avez-vous fait au sujet des impôts ?
- Je vous ais déjà répondu à ce propos !
- Alors Moi aussi je vous ais déjà répondu ! Et vos présents, je me suis empressée d’aller les revendre pour en distribuer le fruit à nos pauvres.
- Mais vous êtes devenue folle ?
- Non ! c’est exactement le contraire, je commence à devenir sensée. Lui rétorqua Lady Sandy en quittant la chambre.
Le quatrième jour, Sir Léofric fit savoir à Dame Sandy qu’il ne souhaitait pas la recevoir ce soir là. Bien mal lui en prit. Lady Sandy n’allait pas abandonner son harcèlement sur une simple injonction et elle déboula, furieuse, dans la chambre de Sir Léofric.
- Comment osez-vous me refuser votre porte ? Croyez vous que cela va m’arrêter et que je cesserai de vous rappeler vos obligations envers vos sujets.
- Je vous le répète ; je sais mieux que vous ce que j’ai à faire !
- Hé bien demandez à votre peuple et il vous dira que vous êtes dans l’erreur.
- Madame, si vous ne venez me rendre visite que pour geindre, je n’ai nul besoin de vous voir. Je vous recevrez quand vous serez disposée à accomplir votre devoir conjugal.
- Mes devoirs, Monseigneur, c’est en refusant votre couche que je les remplis.
Ce soir là, Lady Sandy sorti à nouveau de la chambre sans avoir contenté son époux qui s’endormit en colère.
Le lendemain, lorsque Lady Sandy se présenta à la porte de la chambre, elle se heurta à deux gardes impassibles qui lui interdirent l’entrée. Elle repartit sans rien faire apparaître de son désappointement mais se promit d’agir très vite pour punir cette infamie.
Le sixième jour au matin, Sir Léofric recevez différents seigneurs, négociants et bourgeois de son comté, avec lesquels il réglait les affaires courantes. Ils étaient, justement, en train de parlementer sur quelques droits de péage que voulez augmenter Sir Léofric, lorsque Lady Sandy, qui ne s’occupait jamais des affaires du comté, pénétra dans la salle de travail avec une cour de dames de compagnie. Surpris, les occupants des lieux se levèrent et firent de la place à ses dames.
- Messires, veuillez excuser notre audace, mais c’est l’ignorance dans laquelle nous sommes qui nous a poussé à envahir votre réunion pour admirer avec quelle habileté vous gérez le comté.
Sir Léofric blêmit mais ne put mettre son épouse et sa cour à la porte devant les seigneurs et les notables et dut subir les remarques qui ne manquèrent pas de fuser.
- Comment vous discutez sur l’augmentation du droit de péage sur le grain ? s’exclama Lady Sandy. – Vous ne trouvez pas que les petites gens sont assez pauvres comme ça ?
- Madame, nous acceptons votre présence, mais nous vous prions de ne pas intervenir ! Je vous le répète ; les affaires du comté ne vous concernent en rien.
- Et moi, Monseigneur, je vous dis que mon honneur bafoué par la misère de vos sujets, ne sera pas rétabli par l’augmentation de quelques droits de péages.
Quelques applaudissements retentirent du côté des conseillers qui furent vite étouffés par le regard colérique de Sir Léofric. Lady Sandy aidée du babillage de sa cour fit tant et si bien qu’aucune décision ne fut prise et que la matinée fut perdue. Ce soir la, Lady Sandy ne se présenta pas à la porte de son époux.
Le septième jour se passa sans encombre au grand soulagement de Sir Léofric qui s’attendait à voir sa dame entrer dans sa chambre d’un moment à l’autre. Lorsque Lady Sandy arriva, elle s’exclama :
- Vous voilà devenu raisonnable, mon ami !
- Ce qui n’est pas votre cas !
- Vous savez ce que vous devez faire pour m’apaiser et retrouver la douceur de nos baisers.
- Madame, ce que vous me demandez là est impossible ! Comment pourrai-je assurer la sécurité de nos cerfs sans entretenir une armée ?
- Mais avez-vous besoin d’aller envahir le comté d’à coté sous prétexte que si vous ne le faites pas, c’est lui qui le fera.
- Mais vous, madame, avez-vous besoin de posséder tant de belles étoffes ? Et à quoi vous serves cette profusion de rubis, émeraude, que sais-je encore ?
- Une grande partie de mes bijoux me viennent de ma dot.
- Et comment croyez vous que votre père à réuni l’argent nécessaire à votre dot.
- Sûrement pas en malmenant le peuple par des impôts trop lourds.
- Puisque vous êtes une grande moraliste, je vous propose de supprimer l’impôt le jour où vous vous baladerez entièrement nue, dans les rues de la ville par jour de marché.
Lady Sandy fut chagrinée par le chantage de son époux et son amour propre profondément blessé, elle sorti de la chambre sans une plainte.
Sir Léofric était heureux d’avoir enfin cloué le bec de son épouse. Jamais, une femme de la qualité de Lady Sandy n’oserait se montrer en chemise, alors entièrement nue ? Elle finira par abandonner sa requête et retrouver le chemin de son lit. Il s’endormit avec cette douce pensée.
Le jour suivant, jour de marché, Dame Sandy se présenta à son époux vêtue seulement d’une robe d’intérieur. Déterminée, elle défit sa coiffure. Ses longues boucles, en s’échappant, recouvrirent son corps. Puis surmontant sa pudeur, elle ôta son vêtement et sans un mot, elle rejoignit les écuries où l’attendait son cheval blanc préparé en grand apparat. Avec seulement deux gardes la précédant et Holly fermant la marche, elle défila, vêtue de sa seule nudité, dans les rues de la ville. Son affliction ajoutée à sa beauté lui donnait une grâce irréelle qui atteignit le cœur des habitants. C’est pourquoi, au passage de leur Lady, ils s’enfermaient, volets clos, dans leurs maisons. Une seule personne la vit dans la splendeur de sa nudité, c’est son seigneur, le comte qui voulait s’assurer qu’elle accomplissait le périple demandé. A son retour, il ne put qu’accorder la requête de son épouse et implorer son pardon. Dès ce jour, les habitants du comté cessèrent de payer impôts et droits de péages, et cela jusqu’au décès du comte et de la comtesse de Mercie. La popularité de Sir Léofric en fut grandit mais celle de sa Dame la surpassa et franchit les frontières et les siècles
Lady Godiva
- Je suis heureuse pour les habitants de Coventry. Et quelle femme audacieuse ! S’exclama Shéhérazade.
- Les méthodes de Lady Sandy sont des plus discutables, mais je dois reconnaître qu’elle est plus raisonnable que son époux et qu’elle avait un certain courage, répondit le calife.
- Il nous reste encore du temps avant l’heure de notre seigneur, n’avez-vous pas, ma sœur, une petite fable à nous raconter ?
- Je pourrai, si mon cher époux le permet, raconter l’histoire d’un prince qui n’arrivait pas à trouver sa princesse.
- Il est trop tard pour dormir et trop tôt pour se lever. Ma douce amie, non seulement je vous le permets mais je vous le demande.
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Re: Contes façon Alia
MERCI ALIA!
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Re: Contes façon Alia
Merci!
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