IMPORTANT ! Nouvel Ouvrage d'Anton Parks en précommande (Tome 0 des Chroniques du Girku)
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IMPORTANT ! Nouvel Ouvrage d'Anton Parks en précommande (Tome 0 des Chroniques du Girku)
Bonjour à tous et toutes
Info IMPORTANTE que je viens à l'instant de recevoir.
Les fans d'Anton PARKS seront ravis je suppose ...
artwork © 2014 ANTAS/PARKS
Selon l'ancienne doctrine gnostique présente dans les textes de Nag Hammadi (Haute-Égypte), Noréa figure la fille de l'Eve du Grand Haut, l'archétype même de la femme spirituelle qui porte le pouvoir non corrompu de la Mère des Origines. En tant que telle, Noréa émane directement de la Sagesse Sophia. Elle est en quelque sorte la Sophia inférieure qui sépare le monde visible du monde invisible. Son activité défie les âges de la Terre, car elle est présente "avant le jour où le monde fut" (NH IX, 2 - 28,16-17), alors que dans l'Hypostase des Archontes (NH II, 4), elle s'implique auprès de l'humanité, donc plus tardivement dans l'histoire du monde. Noréa combat les forces obscures (les Archontes) pour instruire les êtres vivants et leur transmettre les premiers enseignements. Sa mission consiste à parachever l'oeuvre de sa mère. Dans ce sens, les pouvoirs de Noréa découlent de Barbélo, la Mère des Origines et principe féminin de plusieurs mouvements gnostiques.
L'évêque et théologien du IVe siècle, Épiphane de Salamine, prétend qu'il aurait existé un document gnostique dénommé Le Livre de Noréa. Dans ce manuscrit aujourd'hui disparu, Noréa révèlerait le moyen de rendre à Barbélo son intégrité. Elle expliquerait comment "les dépouilles arrachées à la Mère d'en haut par l'Archonte qui fit le monde" et par les autres dieux, anges ou démons qui l'accompagnent, doivent être rassemblées à partir de la puissance contenue dans les corps et qui s'écoulent lors des rapports sexuels. Le Zohar (Bereshit 1, 19b) mentionne Noréa sous le nom de Naama. Cette dernière se serait unie à Azaël pour donner naissance à des succubes. Naama s'identifie à Nammu dans la culture sumérienne et à Nut en Égypte ancienne. Le savant Hippolyte de Rome la nomme Nora et l'évêque Irénée de Lyon, Noréa.
Noréa personnifie également la révélation, l'instructrice ou Noéma en grec (la pensée, l'intelligence). A ce titre, elle combat la corruption matérielle dénoncée par les sectes gnostiques.
Une autre croyance gnostique, diffusée par la secte séthienne, transforma Noréa en la fille de l'Eve terrestre et en fit l'épouse de Seth (3e fils d'Adam et Eve) ou de Noé. Selon cette version plus récente, elle serait responsable de la lignée sacrée des prophètes avant la venue de Jésus-Christ.
La décomposition de son nom en proto-sumérien nous donne NUR-É-A : "la très élevée de la maison d'eau" ou "la distinguée de la maison d'eau" ou encore "l'assistante de la maison d'eau".
Je suis Nuréa, fille légitime de notre Matriarche Tiamata et Ambassadrice pour le compte de la Couronne de Margíd'da (la Grande Ourse). Je retranscris dans ce cristal des évènements historiques conservés à ce jour à propos de nos origines et des liens qui nous unissent au système de Ti-ama-te (le système solaire). Seules connaissances fragmentaires en notre possession, elles sont suffisamment explicites pour pouvoir les réunir dans ce minéral et les transmettre éventuellement à qui de droit. Quelques-unes proviennent de nos archives et de nombreuses autres d'une expérience qui s'est imposée à moi et dont le contenu bouleversa ma vie ainsi que mon instruction durement acquise à l'Ecole du Savoir de Nalulkára. Ces nouvelles données changent tout ce que nous pensions connaître sur nos ancêtres et nos origines. Un groupe d'amphibiens Abgal et moi-même sommes les seuls à les connaître. Si les Couronnes d'Urbar'ra (la Lyre), de Margíd'da (la Grande Ourse) et de Mulmul (les Pléiades) tombaient sur ces informations dissimulées depuis la nuit des temps, une guerre sans précédent surviendrait en Anriba (notre galaxie).
Je conserve ces données dans mon cristal GGírkù sans savoir si je les garderai ou les effacerai. Je confesse ne pas savoir quoi en faire pour le moment. Que tout être éveillé qui lira ces informations comprenne le pouvoir des Kingalàm et celui de leur progéniture, ainsi que la menace présente en Anriba.
Nous formons une race indépendante aux desseins multiples et variés. Nombreux sont ceux, parmi notre vaste lignée, qui rassemblent des familles belliqueuses en quête de pouvoir et de territoires. Nos routes militaires s'étendent dans l'ensemble de la Voie lactée connue, jusqu'aux limites des tunnels intemporels et de la ceinture galactique. Les orgies destructrices assoient notre domination ainsi que notre renommée depuis des temps immémoriaux. Notre violence est connue et redoutée dans une vaste étendue d'Anriba (notre galaxie). Aucun texte connu n'a pu répertorier notre histoire au complet tant elle est ponctuée de dévastations et d'amnésies liées aux destructions en tout genre dont nous sommes majoritairement responsables.
Les sentiers obscurs menant vers diverses sources de minéraux et de minerais croisent systématiquement nos voies commerciales. Toutes nos cartes sidérales signalent ces points stratégiques garants de notre pérennité. Notre technologie requiert une énorme quantité de ces substances tirées du sol ; sans elles, nous ne sommes rien, sans elles, nous sommes à l'agonie. Pour les obtenir et les exploiter, nous avons soumis de nombreux mondes ainsi que leurs nations. Qu'elles soient armées ou non, nos chantages diplomatiques ont toujours formé la meilleure arme de dissuasion, car la tromperie est un art dont nous avons su exploiter toutes les facettes depuis l'âge de Nimra. Lorsque le langage diplomatique n'aboutit pas, la machine guerrière est généralement programmée après une épidémie, un attentat, ou encore des menaces extérieures montées de toutes pièces par nos soins et dont nous prétendons pouvoir contenir les effets par la force au nom de la Paix. Or, seul le chaos subsiste après notre implantation et nos multiples extractions minières.
Nous constituons une société intouchable pourtant déchirée en son sein. Les différentes familles de notre lignée ne partagent pas les mêmes convoitises ou plus simplement les façons d'obtenir le pouvoir et la sécurité depuis l'âge de Nimra. Un point commun se retrouve toutefois chez chacun d'entre nous : nous exerçons une domination dissimulée dans l'ensemble de nos conquêtes grâce à l'implantation de bases souterraines reliées entre elles à travers un réseau de communication fonctionnant avec l'énergie radiante et les ondes telluriques. Certains d'entre nous, plus particulièrement les femelles de notre lignage, possèdent l'aptitude de dominer les éléments. Cet art, associé aux minéraux, permet de faire fonctionner nos industries, nos armes et nos vaisseaux. Nous avons bafoué les législations planificatrices de nombreuses fois pour assurer nos projets de conquête et nos pillages au nom de notre survie. Nous sommes le fléau de cet univers et des victimes de l'Ombre Ga'anzír. Il y a bien longtemps, nos ancêtres et nous-mêmes vivions en paix ; nous sommes les Gina'abul.
J'étais étendue sur une pierre lisse comme un bloc de métal, les yeux rivés vers une étroite ouverture découpée dans un des murs. La lumière déclinante ne pénétrait que parcimonieusement l'intérieur de ma cellule. Au loin, de ténébreuses collines grisâtres, plantées de pointes effilées, découpaient le ciel sombre. Le plafond laissait s'infiltrer une substance liquide à la moiteur alarmante. Le revêtement se fissurait inexorablement et des plaques se décrochaient sous le poids de l'attraction. La salle minuscule ne m'apporta aucun réconfort. Son épais linceul de silence contrastait avec l'écho désordonné encore présent dans ma tête. J'avais enfreint une des règles d'or de Ti-ama-te (le système solaire), celle d'influencer le vivant sans aucune permission. On m'avait roué de coups jusqu'au sang, abandonnée ici dans l'humiliation la plus totale pendant plusieurs Ud (jours). J'étais nue, brisée et tremblante. Mes yeux restèrent secs face au déshonneur ; seule l'unique force de ramper jusqu'à cette pierre en forme de couchette me fut donnée. En plus de la douleur lancinante, la crainte paralysait tout mon corps affligé. La sanction qui allait en découler risquait d'être encore plus sévère. Je craignais un renvoi immédiat vers Anduruna, auprès de ma mère, où seule la mort m'attendait en cas de retour dans notre royaume souverain. Itud (la Lune) était, à ma connaissance, une nation neutre où le jugement pouvait parfois aboutir à des condamnations en dehors des conventions planificatrices. Quelle déchéance pour la seule diplomate de la lignée des Gina'abul à pouvoir siéger dans les assemblées planificatrices.
Deux ouvriers Mìmínu aux faces disgracieuses finirent par m'arracher de ma prison. Le vide hideux de leurs regards me fit pressentir que rien n'allait se dérouler selon les conventions en vigueur. D'un coup de leur barre en métal, ils m'obligèrent à me lever et à les suivre. Je leur réclamai mes vêtements, mais l'un d'entre eu me répondit "NON !" à l'aide du Kinsag (télépathie). Mon regard insistant ne changea rien - j'étais à leur merci - ils me contrôlaient physiquement et psychiquement.
Totalement frigorifiée, ma démarche lente et laborieuse nous obligea à ralentir de nombreuses fois. Nous traversâmes des galeries sombres jusqu'à l'apparition d'une obscurité totale. Des voix sorties de nulle part hurlèrent subitement "Faites entrer l'accusée". Je fus alors poussée sans ménagement au travers d'un grand portail en métal où un conseil encagoulé m'attendait patiemment dans de hautes niches. Je n'aurais su dire qui ils étaient. La vaste salle aux contours indistincts était gelée comme un glaçon. Ma nudité sembla les échauffer. Je voulais crier pour manifester ma désapprobation et leur notifier que mon statut ne leur permettait pas une telle conduite, pourtant il me fut impossible de dire quoi que ce soit. On me reprocha d'avoir libéré des ouvriers sur Salbatánu (Mars). Je répondis péniblement que ces travailleurs tirés de la semence d'Uras (la Terre) oeuvraient dans des conditions inacceptables et qu'ils ne méritaient pas un tel traitement dans une zone planificatrice. Le tribunal me rappela que les Kingú restaient seuls maîtres de leurs ouvriers. On me signifia mon rôle d'ambassadrice et de simple observatrice pour le compte de la reine Tiamata. Le conseil me jugea ! Il fut décidé de m'expédier sans délai sur Uras pour me remettre à l'Instance Planificatrice, la seule à pouvoir décider de mon sort. A cet instant, je pensais être sauvée, pourtant, je ressentis une profonde culpabilité ; il faudrait me justifier une nouvelle fois auprès des planificateurs Kadistu et m'engager dans d'interminables discussions?
Sans plus attendre, je fus agrippée par le cou et menottée par un Kingú Rouge, un dragon guerrier appartenant à notre souche royale. Que faisait un tel individu sur Itud (la Lune) ? Deux de ses congénères se trouvaient derrière lui. Ils saisirent mes bras et me dirigèrent sans ménagement vers les galeries ténébreuses alors que la lourde porte du tribunal se fermait derrière moi sous un fracas métallique.
A cette époque, j'oeuvrais pour le Service des renseignements de notre reine Tiamata, en qualité officielle de diplomate assermentée. Mon rôle consistait à observer, analyser et rapporter aux Kadistu les liens commerciaux entretenus entre les planètes et les Etats de ce système. A terme, il m'arrivait de négocier pour le compte des différentes factions installées en Ti-ama-te (le système solaire). Je parle plusieurs langages depuis mon passage à l'Académie de Setrá'an en Gagsisá-Es (Sirius 3). Je converse généralement en Emesà, mais je pratique couramment l'Emenita, le Ganetran, le Sukkal, l'Amelien, le langage des Urmah, ainsi que différents idiomes employés en Ti-ama-te. Les Kingú des Salbatánu (Mars) n'avaient pas prévu qu'une diplomate officielle affranchisse des ouvriers rattachés à leurs plantations ! Les Kingú se nichent dans les textes de loi gravés sur de fines lames de cristal comme des dragons engourdis afin de préserver leurs privilèges traitreusement accordés par l'Instance Planificatrice. Mes juges étaient-ils Kingú ? Si ce fut le cas, il me faudrait le prouver et le rapporter à l'Autorité Planificatrice.
Mon esprit était partagé entre la joie de regagner Uras (la Terre) et celle de ne pouvoir prévenir mon fils qui m'attendait patiemment sur Mulge-Tab. Je me consolai tout en sachant qu'il me serait possible de le contacter plus tard avec les Kadistu.
Mes tortionnaires me menèrent dans la pénombre à travers des passages tortueux. Je fis appel à toute ma volonté pour garder la tête haute et la cadence tant je souffrais de part en part. Cependant, je fus saisie plusieurs fois par de terribles douleurs abdominales et dû m'appuyer contre les murs visqueux. M'avait-on outragée ou même droguée ? Je ne gardais aucun souvenir précis de ma séquestration. Mon corps entier grelottait. Des formes étranges surgirent dans la crasse des lieux obscurs aux multiples échos. Il nous fallut du temps pour atteindre un passage d'où jaillissait enfin une lumière libératrice. Nous débouchâmes brusquement sur une plateforme inondée d'appareils volants qui attendaient leur départ en silence. Là, on me poussa dans l'un d'entre eux. Un être encagoulé m'attendait auprès du pilote muni d'un casque. Il prit la parole d'un ton assuré : Entre, fille de Tiamata.
Je me faufilai maladroitement dans l'appareil ovoïde. Mes facultés semblaient revenir peu à peu ; mon visage s'enflamma et mes yeux se mirent à larmoyer.
Notre vaisseau quitta les souterrains d'Itud (la Lune) et se dirigea à grande vitesse vers la planète bleue, en direction d'une région crépusculaire. Nous n'empruntions pas de tunnel intemporel, le voyage se fit en mode spatio-temporel ordinaire. Notre appareil entra dans l'atmosphère pour plonger dans un brouillard erratique et se diriger subitement vers la surface étincelante d'un immense océan. J'aperçus les vagues se soulever et retomber à perte de vue dans l'eau épaisse. Le vent soufflait si fort que l'écume virevoltait sous l'effet de son souffle puissant. Nous traversâmes ensuite une strate de nuages gris à l'effet menaçant. Le soleil se couchait au loin derrière des montagnes gelées aux reflets bleus : notre destination.
Je demandai à mon cerbère au regard dissimulé si le rendez-vous aurait lieu dans cette région. Il ne souffla mot, me laissant dans une totale incertitude. A l'intérieur de ses longues manches sombres, ses doigts souples enfilés dans un gant glissaient le long d'une étrange sphère métallique. Notre vaisseau descendit promptement et se mit à effleurer les glaces d'une contrée désertique pour s'orienter vers une série de falaises aux versants abruptes. Derrière se trouvait un gigantesque glacier. Une fois arrivés à destination, le sas de l'appareil s'ouvrit d'un coup ; je sentis alors mon corps tomber à la renverse, comme entrainé par une force inconnue. Je me retrouvai soudainement sur le sol dur et glacé de cette région inhospitalière. L'appareil se referma silencieusement et s'arracha sans un bruit à la vitesse de l'éclair.
Je me retrouvai allongée, immobile, dans la froideur mordante, au beau milieu de ce silence pénétrant, les yeux rivés vers quelques étoiles embrumées. Le vaisseau étincelant se mêla à l'une d'entre elles. La chute fut violente, chaque inspiration me provoquait une douleur insoutenable. Je diagnostiquai mon état : plusieurs cotes étaient fêlées. Où se trouvaient les Kadistu (planificateurs) ? Ils finiraient bien par me repérer. Pourtant, le temps passa inexorablement et je dus me rendre à l'évidence ; personne ne viendrait à ma rencontre. C'était un piège, on attenta à ma vie ! Il me fallut absolument trouver un abri, comme une grotte, afin de me réchauffer et me soigner. Le ciel se chargea subitement et la neige se mit à dévaler des hauteurs. Mes vêtements fins, totalement inadaptés à cette région, furent complètement humides et froids en quelques instants. Tout mon corps grelottait tandis que la fièvre me gagna tel un fauve sur sa proie. J'aperçus un petit cours d'eau droit devant. Des arbres se dessinaient dans le brouillard sur la berge opposée. A défaut de trouver une caverne, j'espérais pouvoir m'abriter provisoirement sous les larges branches des végétaux.
Le projet de franchir le cours d'eau me parut insensé tant mon corps était à l'agonie. La neige cessa de tomber au moment où je me mis à ramper péniblement pour traverser le mince filet d'eau aux reflets étincelants. La lumière d'Itud (la Lune) s'y reflétait furtivement, au gré des vents et des nuages comme pour me défier. La température tomba brutalement ; le froid saisissant me fit claquer des dents. Il me fallut du temps et un effort soutenu pour passer la barrière à moitié gelée et coupante comme des lames effilées. Mon sang se répandit sur la neige, laissant une trace ineffaçable pour plusieurs Danna (heures). Une fois sous les conifères, je dus briser plusieurs branches à l'aide de pierres angulaires pour me confectionner un abri protecteur. Je dressai ainsi une petite tente, maintenue au sol par quelques galets trouvés à proximité du cours d'eau. J'arrachai fébrilement les lanières trempées de mes sandales avec mes dents pour fixer le haut de mon refuge. J'étalai ensuite sur le sol mouillé d'épaisses branches. Après avoir frotté mes pieds gelés, je pénétrai dans l'abri, les jambes en avant pour finalement m'avachir en son creux. Un mal de ventre terrible apparut peu à peu et je fus en proie à des douleurs épouvantables.
De nombreuses pensées se bousculèrent dans ma tête. Je me mis sans doute à délirer jusqu'au moment où je fus réveillée par un son strident. Je ne me trouvais plus dans mon abri de fortune, mais bien dehors. Tout mon corps était enveloppé dans de la peau et de la fourrure assemblées à l'aide de cordons. Une énorme silhouette m'avait trainée à découvert et soufflait, face à moi, dans une sorte de flûte archaïque taillée dans un petit os d'animal. Prise d'une panique froide, je reculai en bondissant en arrière sur mes talons. Le colosse velu me fit un geste d'apaisement avec ses mains. Je compris qu'il s'agissait d'un Uru, la forme archaïque des illustres gardiens de cette planète dénommés Namlú'u. Avant de devenir des Namlú'u au corps éthérique multidimensionnel, les gardiens d'Uras possédaient un corps dense et volumineux comme celui-ci. Les quelques Uru encore présents dans les montagnes sont leurs ancêtres. Certains groupes Kadistu se sont battus pour préserver les quelques survivants. Je n'avais encore jamais vu un tel spécimen. Tous les détails de leurs moeurs ne m'étaient pas étrangers pour les avoir consultés dans nos archives ethnologiques de Gagsisá-Es (Sirius 3) et de Mulge-Tab. Aujourd'hui, Uru et Namlú'u forment les gardiens de la planète et sont reliés de façon subtile grâce à la pensée. Les premiers surveillent les montagnes et les excavations menant vers l'Abzu (le monde souterrain). Les seconds observent l'ensemble de la planète. Cette activité les oblige à rendre des comptes régulièrement aux planificateurs Kadistu avec lesquels je suis en relation.
Des élans et des cerfs traversèrent la petite rivière au loin, vers le grand glacier d'où provenait le vent mordant. L'Uru grogna deux coups pour me prévenir qu'il allait s'introduire dans mon esprit : "Ils arrivent", me dit-il avec le Kinsag (la télépathie). J'étais toujours fiévreuse. L'être me présenta une infusion d'écorce dans une sorte de cuillère en bois. Ses yeux ronds et sombres comme la nuit me fixèrent alors qu'un sourire se dessina sous son épaisse fourrure brune. "Tu m'as sauvée la vie", lui dis-je, secouée. L'Uru plaça une main sur mon ventre et eut un sursaut ; un silence gêné s'en suivit. Je compris que j'avais sûrement un problème médical, sans doute d'ordre organique et qui devait être en relation avec mes douleurs au ventre.
Je tentai de me relever, mais mes jambes refusèrent de me porter. A cet instant un groupe de Namlú'u apparut soudainement dans notre dimension comme porté par les vents. Ils étaient au nombre de cinq, chacun faisait près de 1 GI et demi (4 mètres 50) de haut. L'un d'entre eux s'adressa à moi en employant la télépathie Kinsag :
Il existe plusieurs mondes derrière le rideau des événements, nombre de cieux où peuvent se déplacer à leur guise les Namlú'u. Je fus transportée vers un de ces mondes célestes aux reflets fascinants appartenant à l'hyper-ciel que nous nommons généralement ANGAL (Grand Ciel). A mon réveil, je restai allongée un moment en silence, uniquement consciente du plaisir d'ouvrir les yeux et de contempler une autre réalité où les teintes ainsi que les détails sont extrêmement précis et où la vision est d'une perspective étourdissante. Je vivais un moment privilégié et j'en étais très consciente. Toujours étendue dans ma poche translucide, je vis pourtant un espace infini jusqu'aux confins de l'horizon chavirant. Au-delà de la pensée, au-delà même de la peur du grand vide, je distinguai au loin des murs étincelants ainsi qu'un palais de cristal. De ce palais sortait un son étrange, comme un rire ou des sanglots. Etait-ce la réalité ? Dans ce monde intense rempli de lumière pure, est-il possible de créer son propre univers personnel en dehors de toute attache matérielle et de tout sentiment exacerbé tel que nous le connaissons et l'expérimentons en KI (3e dimension) ? Ou bien évoluais-je dans un temps "imaginaire" aux fluctuations de densité du champ scalaire, dans un des innombrables appendices du Grand Univers ? Je n'eus aucune réponse à cette question. Nos connaissances penchent sur la deuxième possibilité, mais je dois dire que lorsque l'on vit cet instant, rien n'est moins certain?
A peine mes yeux se furent accoutumés à cette lumineuse félicité et avais-je pu apprécier cet instant à la fois unique et étrange, qu'un Namlú'u s'approcha de moi pour me recouvrir de lumière aveuglante. Dès lors, je fus projetée dans le KI d'Uras (la Terre) en un endroit extrêmement dense où toutes les matières semblaient s'entrechoquer et s'échauffer. Des gouttes d'eau gorgées de soleil s'éparpillaient dans le vent comme de minuscules éclaboussures de feu. J'entendis la terre trembler à travers ma protection diaphane, les cinq Namlú'u m'accompagnaient de nouveau et veillaient sur moi. Nous étions à proximité d'un volcan en pleine activité et attendions quelque chose. Un des gardiens d'Uras approcha son visage translucide pour me dire par la pensée : "Tu as besoin de soins, nous te dirigeons vers les Kadistu (planificateurs). Eux-seuls pourront t'aider".
Le ciel s'ouvrit en deux par l'apparition d'un mur de lumière intense. Un vaisseau ovoïde descendit pour se poser près d'un fleuve de lave en fusion. Une silhouette survint dans la lumière vive et m'attira vers elle en douceur. C'est ainsi que je fus prise en charge par les Kadistu, plus précisément par un groupe appartenant à ma famille galactique, celui des Abgal.
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Les fans d'Anton PARKS seront ravis je suppose ...
Le Livre
de
Nuréa
de
Nuréa
par Anton Parks
A la mémoire de mon père (01/1939 - 12/2013)
artwork © 2014 ANTAS/PARKS
Précommandes ouvertes pour le nouvel ouvrage des Chroniques Gírkù d'Anton Parks Plus que jamais, Anton Parks a besoin de vous pour poursuivre sa rédaction jusqu'à la sortie de son nouvel ouvrage des Chroniques du Gírkù (tome 0), dénommé LE LIVRE DE NURÉA, prévu pour le dernier trimestre 2014. Ses droits d'auteur actuels (seuls revenus mensuels) ne lui donnent pas la possibilité de travailler sereinement. Pahana Books versera à Anton Parks l'intégralité des sommes perçues lors de ces précommandes, cela permettra à l'auteur d'achever la rédaction du LIVRE DE NURÉA et de tenir financièrement jusqu'à la sortie de cet ouvrage très important. Vous pouvez consulter le premier chapitre du livre ci-dessous. Nous vous proposons LE LIVRE DE NURÉA en précommande : FRANCE : - Prix unitaire de 22 € (+ 3,30 € de frais de port), soit : 25,30 € - Pour l'envoi de deux ouvrages : 44 € (+ 4,35 €) = 48,35 € EUROPE (zone 1) : - Prix unitaire de 22 € (+ 6,15 € de frais de port), soit : 28,15 € RESTE DU MONDE (USA, Canada, Afrique, etc. zone 2) : - Prix unitaire de 22 € (+ 7,40 € de frais de port), soit : 29,40 € Nous contacter pour d'autres cas. Les paiements s'effectueront sur le site Paypal avec l'adresse editions@pahanabooks.com Merci de nous indiquer vos adresses et prénoms pour les dédicaces. Pour les paiements par chèque (France uniquement), merci de nous contacter à la même adresse mail. Les 300 premiers livres précommandés seront numérotés et signés par l'auteur (selon l'ordre des précommandes). L'ordre des envois se réalisera de la même façon. Soyez nombreux à soutenir Anton Parks ! Grâce à vous, il pourra passer ce cap difficile. Deux à trois mois après la publication du LIVRE DE NURÉA, Pahana Books éditera le tome 1 des Chroniques LE SECRET DES ÉTOILES SOMBRES dans sa version intégrale et inédite avec textes et images supplémentaires. L'ensemble des Chroniques sera ainsi réédité sous sa forme définitive jusqu'au tome 4 et ainsi de suite. Nous vous tiendrons au courant de la disponibilité du livre (prévision entre octobre et décembre 2014). La sortie officielle s'effectuera après cette opération de soutien. Anton Parks prévoit des séances de dédicaces dans différentes librairies françaises après la sortie du LIVRE DE NURÉA. Ses lecteurs pourront le rencontrer après 10 ans passés dans l'anonymat le plus total. |
Selon l'ancienne doctrine gnostique présente dans les textes de Nag Hammadi (Haute-Égypte), Noréa figure la fille de l'Eve du Grand Haut, l'archétype même de la femme spirituelle qui porte le pouvoir non corrompu de la Mère des Origines. En tant que telle, Noréa émane directement de la Sagesse Sophia. Elle est en quelque sorte la Sophia inférieure qui sépare le monde visible du monde invisible. Son activité défie les âges de la Terre, car elle est présente "avant le jour où le monde fut" (NH IX, 2 - 28,16-17), alors que dans l'Hypostase des Archontes (NH II, 4), elle s'implique auprès de l'humanité, donc plus tardivement dans l'histoire du monde. Noréa combat les forces obscures (les Archontes) pour instruire les êtres vivants et leur transmettre les premiers enseignements. Sa mission consiste à parachever l'oeuvre de sa mère. Dans ce sens, les pouvoirs de Noréa découlent de Barbélo, la Mère des Origines et principe féminin de plusieurs mouvements gnostiques.
L'évêque et théologien du IVe siècle, Épiphane de Salamine, prétend qu'il aurait existé un document gnostique dénommé Le Livre de Noréa. Dans ce manuscrit aujourd'hui disparu, Noréa révèlerait le moyen de rendre à Barbélo son intégrité. Elle expliquerait comment "les dépouilles arrachées à la Mère d'en haut par l'Archonte qui fit le monde" et par les autres dieux, anges ou démons qui l'accompagnent, doivent être rassemblées à partir de la puissance contenue dans les corps et qui s'écoulent lors des rapports sexuels. Le Zohar (Bereshit 1, 19b) mentionne Noréa sous le nom de Naama. Cette dernière se serait unie à Azaël pour donner naissance à des succubes. Naama s'identifie à Nammu dans la culture sumérienne et à Nut en Égypte ancienne. Le savant Hippolyte de Rome la nomme Nora et l'évêque Irénée de Lyon, Noréa.
Noréa personnifie également la révélation, l'instructrice ou Noéma en grec (la pensée, l'intelligence). A ce titre, elle combat la corruption matérielle dénoncée par les sectes gnostiques.
Une autre croyance gnostique, diffusée par la secte séthienne, transforma Noréa en la fille de l'Eve terrestre et en fit l'épouse de Seth (3e fils d'Adam et Eve) ou de Noé. Selon cette version plus récente, elle serait responsable de la lignée sacrée des prophètes avant la venue de Jésus-Christ.
La décomposition de son nom en proto-sumérien nous donne NUR-É-A : "la très élevée de la maison d'eau" ou "la distinguée de la maison d'eau" ou encore "l'assistante de la maison d'eau".
Je suis Nuréa, fille légitime de notre Matriarche Tiamata et Ambassadrice pour le compte de la Couronne de Margíd'da (la Grande Ourse). Je retranscris dans ce cristal des évènements historiques conservés à ce jour à propos de nos origines et des liens qui nous unissent au système de Ti-ama-te (le système solaire). Seules connaissances fragmentaires en notre possession, elles sont suffisamment explicites pour pouvoir les réunir dans ce minéral et les transmettre éventuellement à qui de droit. Quelques-unes proviennent de nos archives et de nombreuses autres d'une expérience qui s'est imposée à moi et dont le contenu bouleversa ma vie ainsi que mon instruction durement acquise à l'Ecole du Savoir de Nalulkára. Ces nouvelles données changent tout ce que nous pensions connaître sur nos ancêtres et nos origines. Un groupe d'amphibiens Abgal et moi-même sommes les seuls à les connaître. Si les Couronnes d'Urbar'ra (la Lyre), de Margíd'da (la Grande Ourse) et de Mulmul (les Pléiades) tombaient sur ces informations dissimulées depuis la nuit des temps, une guerre sans précédent surviendrait en Anriba (notre galaxie).
Je conserve ces données dans mon cristal GGírkù sans savoir si je les garderai ou les effacerai. Je confesse ne pas savoir quoi en faire pour le moment. Que tout être éveillé qui lira ces informations comprenne le pouvoir des Kingalàm et celui de leur progéniture, ainsi que la menace présente en Anriba.
Nous formons une race indépendante aux desseins multiples et variés. Nombreux sont ceux, parmi notre vaste lignée, qui rassemblent des familles belliqueuses en quête de pouvoir et de territoires. Nos routes militaires s'étendent dans l'ensemble de la Voie lactée connue, jusqu'aux limites des tunnels intemporels et de la ceinture galactique. Les orgies destructrices assoient notre domination ainsi que notre renommée depuis des temps immémoriaux. Notre violence est connue et redoutée dans une vaste étendue d'Anriba (notre galaxie). Aucun texte connu n'a pu répertorier notre histoire au complet tant elle est ponctuée de dévastations et d'amnésies liées aux destructions en tout genre dont nous sommes majoritairement responsables.
Les sentiers obscurs menant vers diverses sources de minéraux et de minerais croisent systématiquement nos voies commerciales. Toutes nos cartes sidérales signalent ces points stratégiques garants de notre pérennité. Notre technologie requiert une énorme quantité de ces substances tirées du sol ; sans elles, nous ne sommes rien, sans elles, nous sommes à l'agonie. Pour les obtenir et les exploiter, nous avons soumis de nombreux mondes ainsi que leurs nations. Qu'elles soient armées ou non, nos chantages diplomatiques ont toujours formé la meilleure arme de dissuasion, car la tromperie est un art dont nous avons su exploiter toutes les facettes depuis l'âge de Nimra. Lorsque le langage diplomatique n'aboutit pas, la machine guerrière est généralement programmée après une épidémie, un attentat, ou encore des menaces extérieures montées de toutes pièces par nos soins et dont nous prétendons pouvoir contenir les effets par la force au nom de la Paix. Or, seul le chaos subsiste après notre implantation et nos multiples extractions minières.
Nous constituons une société intouchable pourtant déchirée en son sein. Les différentes familles de notre lignée ne partagent pas les mêmes convoitises ou plus simplement les façons d'obtenir le pouvoir et la sécurité depuis l'âge de Nimra. Un point commun se retrouve toutefois chez chacun d'entre nous : nous exerçons une domination dissimulée dans l'ensemble de nos conquêtes grâce à l'implantation de bases souterraines reliées entre elles à travers un réseau de communication fonctionnant avec l'énergie radiante et les ondes telluriques. Certains d'entre nous, plus particulièrement les femelles de notre lignage, possèdent l'aptitude de dominer les éléments. Cet art, associé aux minéraux, permet de faire fonctionner nos industries, nos armes et nos vaisseaux. Nous avons bafoué les législations planificatrices de nombreuses fois pour assurer nos projets de conquête et nos pillages au nom de notre survie. Nous sommes le fléau de cet univers et des victimes de l'Ombre Ga'anzír. Il y a bien longtemps, nos ancêtres et nous-mêmes vivions en paix ; nous sommes les Gina'abul.
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OUTRAGE
OUTRAGE
"Les archontes vinrent à sa rencontre désireux de la tromper. Leur chef suprême lui dit : 'Ta mère Ève est venue vers nous'. Mais Noréa se tourna vers eux et leur dit : 'Vous êtes les Archontes des ténèbres, vous êtes maudits. Vous n'avez pas connu ma mère. C'est votre co-ressemblance que vous avez connue. Car moi, ce n'est pas de vous que je suis issue, mais du monde céleste que je suis venue'".
NH II, 4 - L'Hypostase des Archontes, 92,19 - 92,27
J'étais étendue sur une pierre lisse comme un bloc de métal, les yeux rivés vers une étroite ouverture découpée dans un des murs. La lumière déclinante ne pénétrait que parcimonieusement l'intérieur de ma cellule. Au loin, de ténébreuses collines grisâtres, plantées de pointes effilées, découpaient le ciel sombre. Le plafond laissait s'infiltrer une substance liquide à la moiteur alarmante. Le revêtement se fissurait inexorablement et des plaques se décrochaient sous le poids de l'attraction. La salle minuscule ne m'apporta aucun réconfort. Son épais linceul de silence contrastait avec l'écho désordonné encore présent dans ma tête. J'avais enfreint une des règles d'or de Ti-ama-te (le système solaire), celle d'influencer le vivant sans aucune permission. On m'avait roué de coups jusqu'au sang, abandonnée ici dans l'humiliation la plus totale pendant plusieurs Ud (jours). J'étais nue, brisée et tremblante. Mes yeux restèrent secs face au déshonneur ; seule l'unique force de ramper jusqu'à cette pierre en forme de couchette me fut donnée. En plus de la douleur lancinante, la crainte paralysait tout mon corps affligé. La sanction qui allait en découler risquait d'être encore plus sévère. Je craignais un renvoi immédiat vers Anduruna, auprès de ma mère, où seule la mort m'attendait en cas de retour dans notre royaume souverain. Itud (la Lune) était, à ma connaissance, une nation neutre où le jugement pouvait parfois aboutir à des condamnations en dehors des conventions planificatrices. Quelle déchéance pour la seule diplomate de la lignée des Gina'abul à pouvoir siéger dans les assemblées planificatrices.
Deux ouvriers Mìmínu aux faces disgracieuses finirent par m'arracher de ma prison. Le vide hideux de leurs regards me fit pressentir que rien n'allait se dérouler selon les conventions en vigueur. D'un coup de leur barre en métal, ils m'obligèrent à me lever et à les suivre. Je leur réclamai mes vêtements, mais l'un d'entre eu me répondit "NON !" à l'aide du Kinsag (télépathie). Mon regard insistant ne changea rien - j'étais à leur merci - ils me contrôlaient physiquement et psychiquement.
Totalement frigorifiée, ma démarche lente et laborieuse nous obligea à ralentir de nombreuses fois. Nous traversâmes des galeries sombres jusqu'à l'apparition d'une obscurité totale. Des voix sorties de nulle part hurlèrent subitement "Faites entrer l'accusée". Je fus alors poussée sans ménagement au travers d'un grand portail en métal où un conseil encagoulé m'attendait patiemment dans de hautes niches. Je n'aurais su dire qui ils étaient. La vaste salle aux contours indistincts était gelée comme un glaçon. Ma nudité sembla les échauffer. Je voulais crier pour manifester ma désapprobation et leur notifier que mon statut ne leur permettait pas une telle conduite, pourtant il me fut impossible de dire quoi que ce soit. On me reprocha d'avoir libéré des ouvriers sur Salbatánu (Mars). Je répondis péniblement que ces travailleurs tirés de la semence d'Uras (la Terre) oeuvraient dans des conditions inacceptables et qu'ils ne méritaient pas un tel traitement dans une zone planificatrice. Le tribunal me rappela que les Kingú restaient seuls maîtres de leurs ouvriers. On me signifia mon rôle d'ambassadrice et de simple observatrice pour le compte de la reine Tiamata. Le conseil me jugea ! Il fut décidé de m'expédier sans délai sur Uras pour me remettre à l'Instance Planificatrice, la seule à pouvoir décider de mon sort. A cet instant, je pensais être sauvée, pourtant, je ressentis une profonde culpabilité ; il faudrait me justifier une nouvelle fois auprès des planificateurs Kadistu et m'engager dans d'interminables discussions?
Sans plus attendre, je fus agrippée par le cou et menottée par un Kingú Rouge, un dragon guerrier appartenant à notre souche royale. Que faisait un tel individu sur Itud (la Lune) ? Deux de ses congénères se trouvaient derrière lui. Ils saisirent mes bras et me dirigèrent sans ménagement vers les galeries ténébreuses alors que la lourde porte du tribunal se fermait derrière moi sous un fracas métallique.
A cette époque, j'oeuvrais pour le Service des renseignements de notre reine Tiamata, en qualité officielle de diplomate assermentée. Mon rôle consistait à observer, analyser et rapporter aux Kadistu les liens commerciaux entretenus entre les planètes et les Etats de ce système. A terme, il m'arrivait de négocier pour le compte des différentes factions installées en Ti-ama-te (le système solaire). Je parle plusieurs langages depuis mon passage à l'Académie de Setrá'an en Gagsisá-Es (Sirius 3). Je converse généralement en Emesà, mais je pratique couramment l'Emenita, le Ganetran, le Sukkal, l'Amelien, le langage des Urmah, ainsi que différents idiomes employés en Ti-ama-te. Les Kingú des Salbatánu (Mars) n'avaient pas prévu qu'une diplomate officielle affranchisse des ouvriers rattachés à leurs plantations ! Les Kingú se nichent dans les textes de loi gravés sur de fines lames de cristal comme des dragons engourdis afin de préserver leurs privilèges traitreusement accordés par l'Instance Planificatrice. Mes juges étaient-ils Kingú ? Si ce fut le cas, il me faudrait le prouver et le rapporter à l'Autorité Planificatrice.
Mon esprit était partagé entre la joie de regagner Uras (la Terre) et celle de ne pouvoir prévenir mon fils qui m'attendait patiemment sur Mulge-Tab. Je me consolai tout en sachant qu'il me serait possible de le contacter plus tard avec les Kadistu.
Mes tortionnaires me menèrent dans la pénombre à travers des passages tortueux. Je fis appel à toute ma volonté pour garder la tête haute et la cadence tant je souffrais de part en part. Cependant, je fus saisie plusieurs fois par de terribles douleurs abdominales et dû m'appuyer contre les murs visqueux. M'avait-on outragée ou même droguée ? Je ne gardais aucun souvenir précis de ma séquestration. Mon corps entier grelottait. Des formes étranges surgirent dans la crasse des lieux obscurs aux multiples échos. Il nous fallut du temps pour atteindre un passage d'où jaillissait enfin une lumière libératrice. Nous débouchâmes brusquement sur une plateforme inondée d'appareils volants qui attendaient leur départ en silence. Là, on me poussa dans l'un d'entre eux. Un être encagoulé m'attendait auprès du pilote muni d'un casque. Il prit la parole d'un ton assuré : Entre, fille de Tiamata.
Je me faufilai maladroitement dans l'appareil ovoïde. Mes facultés semblaient revenir peu à peu ; mon visage s'enflamma et mes yeux se mirent à larmoyer.
C'est un outrage envers l'Instance Planificatrice. Qu'avez-vous fait de mon corps ? - Rien de désobligeant. - Vous aurez à faire à nous, qui que vous soyez ! - Ne sois pas aussi présomptueuse jeune ambassadrice. Ta méconnaissance de Ti-ama-te (le système solaire) nous afflige grandement. Tu devrais savoir qu'oeuvrer ici est un asservissement et non un rang déguisé en noblesse du sacrifice. Ton rôle auprès des Kadistu n'est qu'un mobile stratégique pour ta mère, l'ensemble des Gina'abul et l'Autorité Planificatrice. - Vous ne connaissez pas ma mère ! Tiamata ne vous doit rien, elle est fille de Barbélú envers laquelle vous portez le plus grand mépris. L'étranger me jeta à la figure mes sandales et mes vêtements en ajoutant : "Tu as rendez-vous avec ton destin. Fais-lui honneur". |
Notre vaisseau quitta les souterrains d'Itud (la Lune) et se dirigea à grande vitesse vers la planète bleue, en direction d'une région crépusculaire. Nous n'empruntions pas de tunnel intemporel, le voyage se fit en mode spatio-temporel ordinaire. Notre appareil entra dans l'atmosphère pour plonger dans un brouillard erratique et se diriger subitement vers la surface étincelante d'un immense océan. J'aperçus les vagues se soulever et retomber à perte de vue dans l'eau épaisse. Le vent soufflait si fort que l'écume virevoltait sous l'effet de son souffle puissant. Nous traversâmes ensuite une strate de nuages gris à l'effet menaçant. Le soleil se couchait au loin derrière des montagnes gelées aux reflets bleus : notre destination.
Je demandai à mon cerbère au regard dissimulé si le rendez-vous aurait lieu dans cette région. Il ne souffla mot, me laissant dans une totale incertitude. A l'intérieur de ses longues manches sombres, ses doigts souples enfilés dans un gant glissaient le long d'une étrange sphère métallique. Notre vaisseau descendit promptement et se mit à effleurer les glaces d'une contrée désertique pour s'orienter vers une série de falaises aux versants abruptes. Derrière se trouvait un gigantesque glacier. Une fois arrivés à destination, le sas de l'appareil s'ouvrit d'un coup ; je sentis alors mon corps tomber à la renverse, comme entrainé par une force inconnue. Je me retrouvai soudainement sur le sol dur et glacé de cette région inhospitalière. L'appareil se referma silencieusement et s'arracha sans un bruit à la vitesse de l'éclair.
Je me retrouvai allongée, immobile, dans la froideur mordante, au beau milieu de ce silence pénétrant, les yeux rivés vers quelques étoiles embrumées. Le vaisseau étincelant se mêla à l'une d'entre elles. La chute fut violente, chaque inspiration me provoquait une douleur insoutenable. Je diagnostiquai mon état : plusieurs cotes étaient fêlées. Où se trouvaient les Kadistu (planificateurs) ? Ils finiraient bien par me repérer. Pourtant, le temps passa inexorablement et je dus me rendre à l'évidence ; personne ne viendrait à ma rencontre. C'était un piège, on attenta à ma vie ! Il me fallut absolument trouver un abri, comme une grotte, afin de me réchauffer et me soigner. Le ciel se chargea subitement et la neige se mit à dévaler des hauteurs. Mes vêtements fins, totalement inadaptés à cette région, furent complètement humides et froids en quelques instants. Tout mon corps grelottait tandis que la fièvre me gagna tel un fauve sur sa proie. J'aperçus un petit cours d'eau droit devant. Des arbres se dessinaient dans le brouillard sur la berge opposée. A défaut de trouver une caverne, j'espérais pouvoir m'abriter provisoirement sous les larges branches des végétaux.
Le projet de franchir le cours d'eau me parut insensé tant mon corps était à l'agonie. La neige cessa de tomber au moment où je me mis à ramper péniblement pour traverser le mince filet d'eau aux reflets étincelants. La lumière d'Itud (la Lune) s'y reflétait furtivement, au gré des vents et des nuages comme pour me défier. La température tomba brutalement ; le froid saisissant me fit claquer des dents. Il me fallut du temps et un effort soutenu pour passer la barrière à moitié gelée et coupante comme des lames effilées. Mon sang se répandit sur la neige, laissant une trace ineffaçable pour plusieurs Danna (heures). Une fois sous les conifères, je dus briser plusieurs branches à l'aide de pierres angulaires pour me confectionner un abri protecteur. Je dressai ainsi une petite tente, maintenue au sol par quelques galets trouvés à proximité du cours d'eau. J'arrachai fébrilement les lanières trempées de mes sandales avec mes dents pour fixer le haut de mon refuge. J'étalai ensuite sur le sol mouillé d'épaisses branches. Après avoir frotté mes pieds gelés, je pénétrai dans l'abri, les jambes en avant pour finalement m'avachir en son creux. Un mal de ventre terrible apparut peu à peu et je fus en proie à des douleurs épouvantables.
De nombreuses pensées se bousculèrent dans ma tête. Je me mis sans doute à délirer jusqu'au moment où je fus réveillée par un son strident. Je ne me trouvais plus dans mon abri de fortune, mais bien dehors. Tout mon corps était enveloppé dans de la peau et de la fourrure assemblées à l'aide de cordons. Une énorme silhouette m'avait trainée à découvert et soufflait, face à moi, dans une sorte de flûte archaïque taillée dans un petit os d'animal. Prise d'une panique froide, je reculai en bondissant en arrière sur mes talons. Le colosse velu me fit un geste d'apaisement avec ses mains. Je compris qu'il s'agissait d'un Uru, la forme archaïque des illustres gardiens de cette planète dénommés Namlú'u. Avant de devenir des Namlú'u au corps éthérique multidimensionnel, les gardiens d'Uras possédaient un corps dense et volumineux comme celui-ci. Les quelques Uru encore présents dans les montagnes sont leurs ancêtres. Certains groupes Kadistu se sont battus pour préserver les quelques survivants. Je n'avais encore jamais vu un tel spécimen. Tous les détails de leurs moeurs ne m'étaient pas étrangers pour les avoir consultés dans nos archives ethnologiques de Gagsisá-Es (Sirius 3) et de Mulge-Tab. Aujourd'hui, Uru et Namlú'u forment les gardiens de la planète et sont reliés de façon subtile grâce à la pensée. Les premiers surveillent les montagnes et les excavations menant vers l'Abzu (le monde souterrain). Les seconds observent l'ensemble de la planète. Cette activité les oblige à rendre des comptes régulièrement aux planificateurs Kadistu avec lesquels je suis en relation.
Des élans et des cerfs traversèrent la petite rivière au loin, vers le grand glacier d'où provenait le vent mordant. L'Uru grogna deux coups pour me prévenir qu'il allait s'introduire dans mon esprit : "Ils arrivent", me dit-il avec le Kinsag (la télépathie). J'étais toujours fiévreuse. L'être me présenta une infusion d'écorce dans une sorte de cuillère en bois. Ses yeux ronds et sombres comme la nuit me fixèrent alors qu'un sourire se dessina sous son épaisse fourrure brune. "Tu m'as sauvée la vie", lui dis-je, secouée. L'Uru plaça une main sur mon ventre et eut un sursaut ; un silence gêné s'en suivit. Je compris que j'avais sûrement un problème médical, sans doute d'ordre organique et qui devait être en relation avec mes douleurs au ventre.
Je tentai de me relever, mais mes jambes refusèrent de me porter. A cet instant un groupe de Namlú'u apparut soudainement dans notre dimension comme porté par les vents. Ils étaient au nombre de cinq, chacun faisait près de 1 GI et demi (4 mètres 50) de haut. L'un d'entre eux s'adressa à moi en employant la télépathie Kinsag :
- Tu es l'ambassadrice, la fille de Tiamata. Je ne pus sortir un mot tant je fus stupéfaite par cette vision qui m'apparut comme un charme. Une bonté indescriptible et une beauté surnaturelle émanaient de ces êtres enveloppés d'une pellicule éthérique d'une teinte nacrée violet-rose. Un Namlú'u m'installa délicatement dans une sorte de poche pelliculaire translucide ; je compris qu'elle me protègerait lors du voyage que nous allions faire ensemble. L'Uru nous fit un signe amical de la main et je fus transportée sans plus attendre dans les sphères supérieures où l'inconnu m'attendait. Les Namlú'u circulent de façon inter-dimensionnelle grâce aux champs de Turzalag (particules tachyons) dont la composition forme la structure principale de la matière des vortex intemporels. La traversée se fit un peu à l'image de nos voyages à travers les couloirs de l'espace-temps souvent formés par l'effondrement des étoiles. Le déplacement fut quasi instantané. |
Il existe plusieurs mondes derrière le rideau des événements, nombre de cieux où peuvent se déplacer à leur guise les Namlú'u. Je fus transportée vers un de ces mondes célestes aux reflets fascinants appartenant à l'hyper-ciel que nous nommons généralement ANGAL (Grand Ciel). A mon réveil, je restai allongée un moment en silence, uniquement consciente du plaisir d'ouvrir les yeux et de contempler une autre réalité où les teintes ainsi que les détails sont extrêmement précis et où la vision est d'une perspective étourdissante. Je vivais un moment privilégié et j'en étais très consciente. Toujours étendue dans ma poche translucide, je vis pourtant un espace infini jusqu'aux confins de l'horizon chavirant. Au-delà de la pensée, au-delà même de la peur du grand vide, je distinguai au loin des murs étincelants ainsi qu'un palais de cristal. De ce palais sortait un son étrange, comme un rire ou des sanglots. Etait-ce la réalité ? Dans ce monde intense rempli de lumière pure, est-il possible de créer son propre univers personnel en dehors de toute attache matérielle et de tout sentiment exacerbé tel que nous le connaissons et l'expérimentons en KI (3e dimension) ? Ou bien évoluais-je dans un temps "imaginaire" aux fluctuations de densité du champ scalaire, dans un des innombrables appendices du Grand Univers ? Je n'eus aucune réponse à cette question. Nos connaissances penchent sur la deuxième possibilité, mais je dois dire que lorsque l'on vit cet instant, rien n'est moins certain?
A peine mes yeux se furent accoutumés à cette lumineuse félicité et avais-je pu apprécier cet instant à la fois unique et étrange, qu'un Namlú'u s'approcha de moi pour me recouvrir de lumière aveuglante. Dès lors, je fus projetée dans le KI d'Uras (la Terre) en un endroit extrêmement dense où toutes les matières semblaient s'entrechoquer et s'échauffer. Des gouttes d'eau gorgées de soleil s'éparpillaient dans le vent comme de minuscules éclaboussures de feu. J'entendis la terre trembler à travers ma protection diaphane, les cinq Namlú'u m'accompagnaient de nouveau et veillaient sur moi. Nous étions à proximité d'un volcan en pleine activité et attendions quelque chose. Un des gardiens d'Uras approcha son visage translucide pour me dire par la pensée : "Tu as besoin de soins, nous te dirigeons vers les Kadistu (planificateurs). Eux-seuls pourront t'aider".
Le ciel s'ouvrit en deux par l'apparition d'un mur de lumière intense. Un vaisseau ovoïde descendit pour se poser près d'un fleuve de lave en fusion. Une silhouette survint dans la lumière vive et m'attira vers elle en douceur. C'est ainsi que je fus prise en charge par les Kadistu, plus précisément par un groupe appartenant à ma famille galactique, celui des Abgal.
Source => 2014 Anton Parks
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Re: IMPORTANT ! Nouvel Ouvrage d'Anton Parks en précommande (Tome 0 des Chroniques du Girku)
J'ai l'impression de devenir fou sur ceux forum je lit des choses tellement inimaginable :)
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Re: IMPORTANT ! Nouvel Ouvrage d'Anton Parks en précommande (Tome 0 des Chroniques du Girku)
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